Les fausses déclarations sont monnaie courante, notamment dans le secteur privé. La situation a visiblement pris de telles proportions ces dernières années que le ministre du travail, Tayeb Louh, a décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière. En tous les cas, hier il a annoncé que son ministère lancera dès le trimestre prochain "le contrôle des déclarations des employeurs relatives aux véritables salaires des travailleurs au sein des entreprises". «Les services de la sécurité sociale lanceront, en coordination avec les instances concernées, le contrôle trimestriel des déclarations des employeurs sur les salaires des travailleurs a-t-il promis en avertissant que dans le cas de fausses déclarations concernant les salaires des travailleurs, les services de la sécurité sociale sont tenus d'"établir une liste des entreprises concernées qui sera soumise à l'Inspection du travail pour enquête". Pourquoi un tel changement de ton, alors que, jusque-là, l'Etat a fait preuve de passivité qui frise la complaisance? L'impact de ces fausses déclarations sur les ressources de la sécurité sociale en serait la cause. «Ces fausses déclarations ont un impact négatif sur les ressources de la sécurité sociale, les équilibres financiers de l'instance, et par conséquent sur les pensions de retraite des travailleurs". Pour le ministre du Travail, le renforcement du contrôle permettra d'établir une liste des entreprises qui bénéficient des incitations mises au point par l'Etat contre une offre d'emplois. Ceci donnera également, a-t-il ajouté, un aperçu sur la situation des entreprises en matière de respect de la législation du travail et de définir les critères de concurrence loyale ainsi que l'état d'application de la politique de promotion de l'emploi.