Annoncée depuis plusieurs mois, déjà, la connexion énergétique entre le Maghreb et l'Europe est rendue possible grâce à une tractation de coulisses qui a débouché sur un protocole d'accord portant approvisionnement de l'Europe en électricité à partir du solaire algérien. Le fameux projet Désertec, dont le groupe privé algérien Cevital est en partenariat avec des firmes allemandes et des banques européenne, est appuyé officiellement par la Commission européenne. Ainsi, le Maghreb (UMA) et l'Union européenne viennent d'adopter un plan d'action sur un projet d'interconnexion électrique. Le projet, en question, a été finalisé dimanche à Alger à l'issue de la première réunion du Conseil des ministres maghrébins de l'Energie. La mise sur pied de ce projet pharaonique est prévue sur une période de cinq années et consiste à alimenter l'Europe par des câbles souterrains à partir du Sahara algérien. Le projet devrait coûter, selon les premières estimations, environ 400 milliards d'euros. La capacité de production de l'énergie solaire des installations prévues est évaluée à 15.000 mégawatts. En visite à Alger, fin 2009, la ministre allemande de l'Energie affirmait que ce projet avait besoin de la participation des investisseurs privés. Mais c'est la première fois que la Commission européenne donne son aval à ce projet après plusieurs allers-retours et des tergiversations de banques et firmes européennes. La décision d'interconnecter le Maghreb et l'Europe a été prise, dimanche dernier, en présence de Gunther Ottinger, commissaire européen en charge de l'énergie. Ceci pour donner un cachet officiel au projet car, il y a quelques jours, Christina Wittek, directrice du département énergies renouvelables au ministère fédéral de l'Economie et de la Technologie, a affirmé à Alger qu'il existerait de multiples contraintes qui pourraient freiner l'aboutissement de Désertec. L'Algérie est le premier pays arabe visité par ce haut responsable européen. La Libye et la Mauritanie n'ont pas pris part à la réunion d'Alger qui a vu l'émergence officielle d'un accord sur l'interconnexion de l'Europe et le Maghreb en énergie. Globalement, le protocole d'accord signé par les trois pays maghrébins et la Commission européenne a prévu, à terme, la mise en place d'une base pour un marché intégré de l'électricité. Cela bien avant le lancement d'un projet similaire dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM).