Le continent africain organise son premier Mondial de l'Histoire du football. Sur le plan des infrastructures sportives, l'Afrique du Sud a su relever le défi en mettant à la disposition des 32 sélections qualifiées des stades majestueux et des terrains de qualité supérieure qui permettent aux « artistes » de faire étalage de toute leur virtuosité -on attend les tours suivants pour se régaler, le premier ayant été plutôt avare de football raffiné et de belle facture. Sur ce plan, donc, l'Afrique a gagné son pari d'organiser le Mondial dans les meilleures conditions possibles, mais si l'on venait à parler de la participation des sélections africaines à ce tournoi mondial, on serait bien obligé de reconnaître que, globalement, celles-ci n'ont pas fait honneur à leur continent alors qu'elles ont évolué sur leur propre sol. Hormis la jeune sélection ghanéenne qui a pu composter son billet pour les huitièmes de finales, les cinq autres se sont montrées incapables de passer le premier tour. On attendait, pourtant, beaucoup de ces formations aux potentialités réelles. A commencer par la Côte d'Ivoire qui, depuis des années, ne parvient pas à constituer une équipe forte, collectivement, bien qu'elle soit constellée d'étoiles faisant les beaux jours de quelques-uns des plus grands clubs d'Europe. Après avoir laissé entrevoir d'assez belles dispositions contre les Portugais, les Eléphants ont sombré face à La Seleçao, ce qui leur a coûté cher car les Portugais se sont promenés devant les modestes Nord Coréens (7-0) et, par là même, ont rendu impossible la mission des coéquipiers de Drogba contraints de quitter la scène même après leur victoire de prestige (3-0) contre « Les Chollimas », loin de rappeler leurs prestigieux aînés qui avaient fait sensation en 1966. Le recordman des participations africaines au Mondial, le Cameroun, en l'occurrence, a été plutôt décevant, lui qui avait les moyens de s'imposer dans son groupe. Il s'est fait piéger par le Japon et le Danemark, deux sélections moyennes encore à la recherche de leur équilibre perdu, même si la sélection du pays du soleil levant a réussi à accéder aux huitièmes grâce à une belle victoire sur des Danois méconnaissables. Avec trois défaites à leur compteur, les « Lions Indomptables » ont effectué leur plus mauvaise campagne mondialiste. Pour sa part, l'Afrique du Sud dont la formation est encore en construction, a fait ce qu'elle a pu, mais au vu de ses prestations, elle pouvait aspirer à la qualification si elle n'avait pas, inexplicablement, perdu ses repères face à l'Uruguay. Le Nigeria, qui n'a plus son équipe d'antan a lui aussi échoué. Il avait, pourtant, un bon coup à jouer contre les Grecs et les Sud Coréens qui ne sont pas des foudres de guerre. Enfin, l'Algérie qui avait de réelles chances de passer n'a pas su exploiter les grandes potentialités qu'elle renferme par la faute d'un système de jeu basé essentiellement sur la défense. Incapable de trouver une solution à l'inefficacité chronique dont souffre l'attaque depuis le fameux match contre la Côte d'Ivoire lors de la CAN, Rabah Saâdane a opté pour la défense à outrance, ce qui a eu pour effet de réduire, grandement, les capacités offensives déjà amoindries par l'absence d'attaquants de métier. Toujours est-il que l'avenir s'annonce prometteur avec une jeune équipe talentueuse. Les sélections africaines ont donc connu une véritable hécatombe avec l'élimination de cinq sélections sur les six qui ont participé à ce premier tour. Désormais, tout le continent africain reportera son espoir sur les Black Stars et priera pour que ces derniers continuent leur aventure -même si le prochain adversaire s'appelle les USA- pour réhabiliter, un tant soit peu, le football africain qui a perdu gros avec l'élimination, sans gloire, de la plupart des sélections.