Ce soir, avec la fin du match Espagne - Pays-Bas, la 19e édition de la coupe du monde aura vécu. L'Afrique du Sud a remporté une grande victoire en maîtrisant de bout en bout l'organisation d'une si grande et importante manifestation sportive. A tous ceux qui avaient fait son procès avant le début du tournoi, le pays arc-en-ciel a répondu sur le terrain et quotidiennement aux détracteurs qui n'ont jamais digéré que l'intérêt de la planète soit orienté sur ce magnifique pays, d'un non moins pauvre continent déchiré par la férocité de prédateurs politiques qui font obstacle à son développement (sur tous les plans). Après s'être longtemps murés dans le silence, en attendant peut-être la catastrophe annoncée par les Cassandre, les différents acteurs du football et du sport au niveau mondial sont sortis de leur mutisme pour souligner la parfaite organisation qui a prévalu tout au long du mois, durant lequel plus de 60 matches ont eu lieu sans le moindre incident à signaler. Les sud-africains ont relevé le défi. Il n'y a pas eu d'attentat terroriste, encore moins de fusillades en pleine rue, ni d'agressions contre les touristes et supporters étrangers. Des fantasmes.Autre inquiétude réelle avant l'ouverture du tournoi, la crainte d'un manque d'engouement populaire d'une population plus portée sur le ballon oval (rugby) que rond (football). Les magnifiques enceintes sud-africaines, sorties de terre pour la circonstance, ont fait le plein... avec vuvuzuelas en sus ! Les touristes et supporters qui ont vécu sur place la coupe du monde 2010 n'oublieront pas de sitôt leur séjour au pays de Nelson Mandela. Ils ont assouvi leur passion (football) et découvert un pays fabuleux à tout point de vue. Au moment du bilan de cette édition, la FIFA n'aura aucun mal à décerner au pays organisateur un satisfecit que nul ne contestera. Demain, la FIFA dépliera le chapiteau pour aller le planter au Brésil, qui organisera la prochaine coupe du monde 2014. Forte des enseignements tirés du mondial sud-africain, l'instance du football s'apprête à introduire d'importants changements en matière d'organisation du futur tournoi. La plus importante concerne la domiciliation des rencontres du premier tour. Dans un pays (Brésil) vaste comme un continent, il faudra revenir à l'ancienne recette, à savoir domicilier les rencontres d'un groupe dans un stade d'une région. Des représentants de plusieurs sélections présentes en Afrique du Sud ont évoqué les multiples tracasseries auxquelles ils ont dû faire face pour honorer le calendrier de la compétition, à l'instar de l'Algérie qui a joué à Polokwane, extrême-ouest du pays, avant de redescendre sur Cape Town, à l'autre bout du pays, et de boucler la boucle par un voyage au centre du pays (Pretoria). Au Brésil, un tel système (longs voyages) laissera les joueurs sur les genoux (sans aucun doute). Les distances à parcourir, d'une région à une autre, se chiffrent par des milliers de kilomètres que ni les poumons des joueurs ni les poches des touristes-supporters ne pourront supporter durant un mois de compétition. L'histoire retiendra que le continent africain, à travers l'Afrique du Sud, a relevé le défi et gagné son pari.