Les tarifs actuels de l'assurance automobile connaîtront, bientôt, un relèvement. C'est ce qu'a suggéré, avant-hier matin, le PDG de la Société algérienne d'assurances (SAA), lors d'une intervention à la Radio nationale. La révision des tarifs des assurances et le monopole public sur ce secteur ont été les deux points essentiels abordés. Concernant le premier, Amara Latrous a recommandé une augmentation de 100% des tarifs pratiqués, actuellement, dans le secteur automobile. Il s'agit de permettre aux compagnies d'assurance d'équilibrer leurs recettes et dépenses, a-t-il ajouté. Tout en reconnaissant une progression du chiffre d'affaires de 13%, par rapport à 2008 (il a atteint 77 milliards de DA en 2009), le PDG de la SAA n'en est pas satisfait puisqu'il le juge encore «insuffisant», ajoutant que «le secteur peut mieux faire». Il préconisera «une agressivité en matière de communication et de sensibilisation». La demande d'augmentation n'est, en réalité, pas une revendication nouvelle. Elle remonte à plusieurs années quand des déficits énormes avaient été constatés dans les caisses des assurances, et ce pour plusieurs raisons. Certains experts estiment les pertes à plusieurs millions de dinars. Des pertes souvent liées à des déclarations fictives de sinistres. N'est-ce pas là qu'il faudra agir? M. Latrous a annoncé que l'accord stratégique entre la SAA et le groupe français MACIF (Mutuelle assurance des commerçants et industriels de France et des cadres et salariés de l'industrie et du commerce) sera opérationnel à partir du mois de janvier 2011. Les deux parties envisagent de créer des structures de coopération et de développement qui prendront la forme de filiale commune en Algérie. «La Macif était la première à avoir accepté, sans poser le moindre problème, les dispositions de la LFC 2009», précise-t-il. L'assurance-vie, celle des personnes (rapatriement des corps notamment), l'assurance des véhicules en transit sur le territoire algérien, la commercialisation de produits d'assurance auprès des personnes particulièrement intéressées par le système de mutualité, l'assistance et assurance voyage aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'étranger, sont autant d'activités qui pourraient être exercées au sein des filiales communes. Ce partenariat pourrait déboucher aussi sur la création d'une école de formation, à la SAA. Par ailleurs, le gouvernement veut réorganiser le marché de la réassurance en renforçant le rôle de la Compagnie centrale de réassurance (CCR publique). Selon la même source, le ministère des Finances veut obliger les compagnies d'assurances algériennes à réassurer au moins 50% de leur portefeuille chez l'unique réassureur du pays. «Actuellement, les assureurs algériens réassurent une petite partie de leurs produits chez la CCR. Le gouvernement veut le contraire, c'est-à-dire «réassurer une grande partie chez la CCR et le reste à l'étranger», explique une source proche du dossier. La mesure vise, notamment, à réduire les transferts de devises vers l'étranger et à faire de la CCR une puissante compagnie nationale de réassurance.