A la suite du décès de sa fille malade, survenu dimanche après-midi au CHU Hassani Abdelkader où elle a subi une intervention chirurgicale avant de tomber dans un coma profond de plusieurs jours, la mère de famille Tabet Aouel Farida a décidé de saisir directement la justice et déposer une plainte contre un chirurgien du service gastrologie «pour erreur médicale, négligence grave et non assistance à personne en danger» ainsi qu'un ensemble de «faits ayant entraîné des lésions presque mortelles sur la patiente». Dans une lettre adressée au procureur de la République près le tribunal de Sidi Bel-Abbès, dont copie a été remise le jour même au bureau local de La voix de l'Oranie, la plaignante souligne que sa défunte fille, Tabet Aouel Amel Zoulikha, âgée de 35 ans, qui présentait une maladie du Chrome a été hospitalisée le 31 mai 2010 et traitée depuis, au niveau du service de gastrologie du CHU de SBA». «Le 21 juin 2010, écrit-elle, ce fut le drame. A 12h la patiente devait être opérée sous cœlioscopie par son médecin traitant, mais pour des raisons inexpliquées, c'est une autre chirurgienne qui s'est présentée pour pratiquer l'intervention.» N'ayant pas pris le soin au préalable de s'entourer de l'assistance médicale nécessaire, cette dernière aurait causé «une perforation du rectum et du colon». «(…) Mais le comble dans tout cela, poursuit la mère, est que ma fille a été abandonnée sur un lit d'hôpital, de midi à 21h, sans aucune surveillance médicale… Puis dans la panique qui s'ensuivit la chirurgienne, ayant certainement pris conscience de l'erreur médicale qu'elle a du commettre, s'est décidée de transférer la malade aux urgences, sans pour cela aviser sa famille ni encore le médecin Chef du service d'accueil.» Devant la gravité du cas qui leur a été présenté, après avoir cependant signifié leur refus de la prendre en mains à cause d'un programme opératoire très chargé, les urgentistes ont fini par se résoudre à l'opérer aux environs de minuit. Depuis cette date, elle est tombée dans un coma prolongée et n'a cessé de lutter entre la vie et la mort jusqu'à ce qu'elle rende l'âme ce lundi après-midi. Contactée hier par téléphone, un membre de la famille Tabet, complètement anéanti par la perte de sa parente, a confirmé le dépôt de la plainte pour les motifs déjà évoqués ainsi que l'ouverture, par les services de police de la 6ème sûreté urbaine, d'une enquête pour apporter les éclaircissements nécessaires sur cette énième «erreur du bistouri» qui aurait couté la vie à une jeune. Pour les mêmes motifs, «une commission médicale a été également dépêchée sur les lieux par la tutelle ministérielle», a-t-on appris de même source.