La baie d'Arzew est soumise actuellement à une pollution inégalée due aux ballastages illégaux émanant de navires étrangers et de différents complexes pétrochimiques situés le long de la frange maritime qui s'étale de la Pointe d'Aiguille, au nord-ouest d'Arzew, à l'extrême-est de cap Djanet (Mostaganem), apprend-on auprès d'une source environnementale. Plusieurs déchets de produits chimiques ont été détectés par la télésurveillance au niveau de cette même côte. Ce qui démontre l'ampleur de la catastrophe écologique qui affecte l'environnement et le milieu marin de la région. Notons qu'en dépit de la mise sur pied d'une commission permanente de suivi depuis l'année 2009, composée des délégués du secteur sanitaire, de l'environnement, de scientifiques, de représentants des communes côtières, de la wilaya et des services de la météorologie, la situation ne semble guère s'améliorer. Pis, on assiste vraiment à la détérioration de l'écosystème marin local. Le plus énigmatique, c'est qu'aucun responsable des parties concernées ne semble être inquiet par cette situation alarmante. Cela est d'autant plus grave que les différentes études réalisées par les experts en la matière, ont, toutes, relevé l'existence de taux importants de métaux lourds très polluants, comme le cuivre, le mercure, le zinc et le manganèse, dans les eaux des ports de Béthioua et surtout d'Arzew. L'accumulation de ces produits chimiques dans ces eaux constitue un réel danger pour la santé publique si aucune opération de traitement n'est effectuée le plus rapidement. En effet, selon des indiscrétions, un taux inquiétant de pollution bactériologique des eaux qui correspond à 74 tonnes, soit plus de 500 bactéries dans 100 millilitres, serait enregistré et ce, d'après les analyses opérées sur des échantillons d'eau de mer. Et pour preuve, rappelons que durant la saison écoulée, un affolement des estivants des côtes d'Aïn Témouchent a été enregistré après la constatation de symptômes de démangeaison de la peau et d'irritations des yeux. Les diagnostiques médicaux ont alors certifié que les patients qui furent affectés n'étaient nullement intoxiqués, mais développant des gênes respiratoires. Symptômes qui seraient dus par la contamination par des produits chimiques. Suite à ce constat, l'état d'alerte générale a été donné et les vacanciers ont été évacués de toutes les plages de la région, compromettant ainsi les vacances à de milliers d'estivants. Des prélèvements ont été effectués et les suspicions furent dirigées vers un navire étranger qui aurait déchargé sa soute au large d'Aïn Témouchent. Alors, que dire de dizaine de pétroliers qui abordent la baie d'Arzew? La comparaison est évidement récurrente et seules des sanctions répréhensibles à l'encontre des équipages étrangers indélicats peuvent remédier à ce fléau écologique dévastateur, protégeant ainsi nos côtes et surtout la santé de la population.