Si la tendance se précise, baisse des prix des fruits et légumes, les Algériens auront droit à un Ramadhan clément. Une bonne nouvelle pour les consommateurs, habitués à la saignée en pareille période. Cette année sera-t-elle la bonne? On serait tenté de le croire. Depuis que les pouvoirs publics ont décidé de prendre en charge cet aspect de la spéculation et de mettre en place un arsenal dissuasif, la situation s'est nettement améliorée. Outre l'amendement de la loi sur la concurrence visant à protéger le pouvoir d'achat des citoyens, il est question au ministère du Commerce de l'installation d'un laboratoire national d'essais pour veiller au respect des normes de qualité. Dans le cadre de la lutte contre la spéculation, l'Algérie s'est dotée d'un office interprofessionnel des légumes et des viandes. Si la libéralisation des prix par l'Etat a permis de créer la concurrence entre commerçants, sur certains produits induisant une baisse de leurs prix, ce n'est pas le cas pour les produits de large consommation, notamment les fruits et les légumes dont les prix fluctuent au grès des spéculateurs. L'insuffisance de la production nationale, d'une part, et la défaillance de la chaîne de distribution, d'autre part, sont les principaux facteurs derrière cette constante flambée des prix. Après la proposition du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa de créer des marchés de proximité des fruits et légumes pour barrer la route aux spéculateurs de tous bords, c'est au tour de son homologue du Commerce de lancer une initiative visant «à protéger le pouvoir d'achat du citoyen». A travers ces mesures, le gouvernement semble vouloir prendre le problème à bras le corps. L'ex-ministre du Commerce, El Hachemi Djaaâboub, estimait déjà à l'époque que cette mesure allait permettre à l'Etat de «plafonner les prix et de fixer des marges bénéficiaires en vue de lutter contre les augmentations de prix injustifiées et les hausses débridées». Une plus grande présence de l'Etat régulateur ne peut qu'induire une amélioration des conditions de vie de la population. A la subvention de produits tels que la farine, le lait et le pain et la hausse de la production nationale de céréales s'est ajoutée l'action des pouvoirs publics pour donner lieu à une situation prometteuses qui ne peut qu'induire un sentiment de soulagement chez les consommateurs en cette période de fête à la quelle succèdera la mois sacré. Depuis plusieurs années, c'est la première fois que les consommateurs semblent satisfaits des prix des légumes, notamment la pomme de terre, qui se vend actuellement, au marché du gros, à 25 dinars et jusqu'à 32 dinars, 15 à 25 dinars pour la tomate et 10 à 15 dinars pour les oignons, à titre d'exemple. Ces prix risquent même une diminution dans les prochains jours et ce, pour d'autres raisons, liées à la disponibilité de plusieurs types de marchandises, qui coulent le marché actuellement.