Bonne nouvelle pour les entreprises algériennes productives. Le gouvernement vient de leur permettre d'effectuer des transactions extérieures sans l'obligation de passer par le crédit documentaire (Credoc). Cette mesure est comprise dans le projet de loi de finances complémentaire de l'année en cours (LFC 2010). Elle concerne les transactions commerciales urgentes, à savoir l'importation des matières premières pour leurs activités ou les pièces de rechange des équipements et matériaux de production. Le gouvernement algérien a limité le seuil du règlement des transactions par des moyens autres que le crédit documentaire au seuil de 200 millions de centimes par an, sous prétexte que les entreprises algériennes productives ne requérant pas de compétences et expertise en gestion soient, à priori, en mesure d'évaluer leurs besoins, donc peuvent importer en passant par le Credoc qui prend plus de temps par rapport à d'autres moyens de règlement. L'exécutif pense alléger des mesures du crédit documentaire après que plusieurs entreprises algériennes productives aient exprimé leur insatisfaction vis-à-vis de la sévérité des mesures prises dans la loi de finances complémentaires de 2009 (LFC 2009), qui fait obligation à l'ensemble des opérateurs économiques de passer par le Credoc pour la conclusion de leurs transactions extérieures. Il est, par ailleurs, utile de noter que 1.000 entreprises environ ont mis la clé sous le paillasson, près d'un an après l'adoption du crédit documentaire. Cette cessation d'activité concerne les entreprises qui activaient dans le secteur de l'importation des matières premières du secteur industriel, notamment celles activant dans la construction et les travaux publics. Institué par la LFC 2009 pour le paiement des importations, le Credoc est connu, depuis sa création en 1926, comme une facilité bancaire accordée aux opérateurs économiques pour réaliser leurs transactions commerciales internationales. C'est, aussi, un gage de sécurité pour toutes les parties du contrat souligne les experts financiers. Gros pays importateur de biens et services, l'Algérie a, aujourd'hui, grandement besoin de cet instrument pour gérer ses devises, rationnellement et en toute transparence. Ce besoin est devenu urgent, impératif, vu «l'explosion » de la facture des importations du pays à 38 milliards de dollars en 2008, contre 27 en 2007 et 18 en 2004 ! Certains patrons ont émis des appréhensions de concernant le prix de revient élevé des transactions et la longueur des délais sont surdimensionnés. Mais le crédit documentaire s'illustre en parallèle par la maîtrise des prix, l'assistance des banques aux opérateurs, ainsi qu'une grande traçabilité des opérations commerciales.