Résumé de la 23e partie n Assia raconte à sa mère ce qu'elle a fait pour semer la zizanie entre Mourad et le docteur Nadia. Le berkoukès étant prêt, Zohra en remplit un plat et le couvre d'un torchon. — Tu m'accompagnes ? demande-t-elle à sa fille. — Oh, non, dit Assia, on croirait que je fais du racolage ! — Et moi, je peux le faire? dit Zohra, prête à se mettre en colère. — Ce n'est pas la même chose... — Dis-le, dit Zohra, moi, j'ai un visage qui ne rougit pas ! Assia soupire. — C'est pour moi que tu le fais, maman ! Elle la suit jusqu'à la porte. — Essaye de faire parler la vieille Aïcha, rappelle-lui sa proposition de me faire épouser Mourad ! — Je ne pourrais le faire que si nous nous retrouvons seules ! Elle sort. Assia court à la fenêtre pour la regarder. Elle la voit frapper à la porte. Taous ouvre, les deux femmes s'embrassent et Zohra entre. Assia joint les mains, dans un geste de prière. — Mon Dieu, faites que la vieille Aïcha parle de moi ! Et comme si cette prière ne suffisait pas, elle se reprend : — Fasse qu'on demande ma main ! Ce qui lui paraissait un rêve inaccessible, il y a encore quelques jours, devient tout à fait possible maintenant : le docteur Mourad étant brouillé avec Nadia, il n'y a plus de raison pour qu'il ne s'intéresse pas à elle ! Elle va à la fenêtre : la voiture de Mourad est là, ce qui veut dire qu'il est rentré. «Mon Dieu, pourvu que ma mère lui dise quelque chose sur moi !» Elle se prend à rêver : et si, en ce moment, on était en train de demander sa main ? Elle tremble en pensant à son père et à ses frères : ils ne sont au courant de rien. Bien sûr, le moment venu, Zohra leur expliquera tout, mais en attendant, elle n'aimerait pas qu'ils la trouvent seule à la maison, parce qu'il faudra leur donner des explications ! Son cœur se met à battre : Mourad vient de sortir et va vers sa voiture. Il ne démarre pas mais reste tranquillement assis, comme s'il attendait quelqu'un. «Que fait-il ?», se demande avec angoisse Assia. La porte de la maison s'ouvre de nouveau. Cette fois-ci, c'est sa mère qui sort. Elle s'approche de la voiture et dit quelque chose à Mourad. «Que fait-elle ?», se dit Assia, plus intriguée que jamais. Sa mère vient en direction de la maison, en courant presque. Elle se précipite vers la porte pour lui ouvrir. — Qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-elle. — Vite, dit Zohra, Mourad doit aller dans la ville voisine faire des courses, je lui ai dit que toi aussi tu as des choses à acheter... Il accepte de t'emmener ! — Mais qu'est-ce que je vais acheter ? — Du fil, de la laine, débrouille-toi ! (à suivre...)