Les travailleurs des trois entreprises publiques économiques chargées de la récupération des déchets ferreux, l'ERO, pour l'Ouest du pays, l'ERE et l'ERC, pour les régions Est et Centre, font face à un désarroi réel, et pour cause. Ils viennent d'apprendre, par le biais du ministère du Commerce, que l'exportation des déchets ferreux va être formellement interdite. La décision serait actuellement en préparation pour la loi de Finances complémentaire 2010. Une décision qui, si elle venait à voir le jour, aurait des conséquences directes sur la situation sociale et économique de pas moins de 800 familles, pour les trois entreprises des trois régions du pays, qui vivent de cette activité et qui se retrouveront au chômage du fait de l'absence de débouchées locales. D'où l'objet des correspondances adressées au premier magistrat du pays, le président de la République en l'occurrence. Comme nous le confirme Meflah Aoued, le secrétaire général du syndicat d'entreprise ERO (Entreprise de récupération de l'Ouest), dont le siège social se trouve à Oran, «l'absence à l'échelle nationale d'une industrie sidérurgique utilisant les déchets ferreux, en tant que matière première, fait que nos entreprises écoulent actuellement sur le marché international leurs produits. L'interdiction d'exporter des déchets métalliques signifierait la fin de nos activités et la fermeture de nos usines et ateliers, et mettrait des milliers de familles dans la précarité et le désarroi». Par ailleurs, d'autres correspondances ont été adressées par la représentation syndicale des trois entreprises publiques de récupération des ferrailles au premier ministre ainsi qu'à la fédérations des métallurgistes, et ce, dans le but précis d'alerter les hautes autorités sur les conséquences que pourraient avoir les nouvelles dispositions de la loi de Finances complémentaire (LFC 2010) sur ce secteur d'activité. «Nous constatons avec beaucoup d'inquiétude une nette dégradation de l'activité de base des trois entreprises de récupération, durant les deux dernières années et particulièrement au cours de l'année 2010, caractérisée tantôt par des gels à l'exportation tantôt par des lenteurs inexpliquées dans l'octroi des autorisations à l'exportation», fera savoir le représentant syndical de l'ERO qui tiendra aussi à préciser que les trois entreprises publiques respectent toutes les lois et règlements du pays et qu'elles renouvellent chaque année leurs cahiers de charges délivrés par le ministère du Commerce, tout en s'assurant de la traçabilité de tous les produits et en rapatriant l'intégralité des devises générées par les opérations de vente à l'export, conformément à la réglementation en vigueur. Nos interlocuteurs n'omettront pas de signaler que leurs entreprises ont contribué en partie au remboursement de la dette extérieure, parallèlement à l'exportation hors hydrocarbures.