Pour Benferhat Tahar et les spécialistes bien introduits dans ses rouages et rodés à tous ses mécanismes, le football a été perverti sinon pris en otage par des apprentis pendant que les sociologues continuent à l'associer à un phénomène social ou à un mode de vie très spécifique. Cet international averti et très aux faits de ce sport de masse, ne semble point accepter que l'on marginalise vite tous ces porte-étendards et artisans de la révolution footballistique. L'homme a été poussé par le démon du football et par la curiosité. Il a parcouru des milliers de kilomètres, atteignant l'Afrique allant du Mali au Kenya, pénétrant le Brésil. Il a monté les hauteurs du Mexique, des années entières de pérégrination et de rencontres spectaculaires. Ce grand monsieur que l'histoire de la balle ronde retienne encore dans ses anales pour avoir endossé, durant dix années, le maillot symbolique de l'équipe nationale de 1966 à 1975, capitaine de la prestigieuse sélection africaine en 1972 au Brésil et en 1974 au Mexique où les Hadefi, Attouga, Hani, Chehata, Laurent Poko, Keïta, Sorry ... se sont tous associés pour défendre l'Afrique sous toutes ses couleurs et dans toute sa dimension continentale. Le Maghreb avait fait appel à lui en 1974 pour représenter le football et défendre aussi la position d'un monde arabe, pour ensuite devenir, en 1989, entraîneur de l'équipe nationale espoir avec une autre icône du football algérien, Hacène Lalmas. Pourtant, l'homme n'avait pour viatique que son amour pour l'Algérie, le Maghreb et l'Afrique pour porter haut le drapeau des ses origines. Aujourd'hui, Tahar refuse de plier devant la bêtise humaine, maintient sa forme en continuant à aimer le sport à onze. Servir la JSMT qui reste pour lui un patrimoine et une mémoire collective et ce, en dépit de sa situation modeste, vivant avec une retraite qu'il n'a pas osé divulguer par respect au football et à tous ceux qui l'ont connu sur les terrains du monde. En fait, pourquoi Tahar n'a-t-il pas été associé à tous ceux qui ont fait le voyage en Afrique du Sud pour assister à la Coupe du monde de football ? La question reste encore posée ! Et pourtant, certains ont fait ce long déplacement aux frais du contribuable. Quant à Maïdi Adda, un autre enfant du football de Tiaret, il se demande toujours que sont devenues les cinq places qui auraient été accordées à des personnalités sportives de la wilaya?