Les forces spéciales françaises ont lancé, jeudi passé à l'aube, une opération contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans le nord du Mali. Cette offensive visait à libérer l'otage français Michel Germaneau, détenu par les terroristes. Le Quai d'Orsay a précisé que l'opération était «destinée à prévenir une attaque d'AQMI contre la Mauritanie». Le ministère des AE explique, également, qu'elle «a permis de neutraliser le groupe de terroristes» qui «refuse de donner des preuves de vie» de l'otage français. Ce groupe, selon le Quai d'Orsay, avait «exécuté l'otage britannique, Edwin Dyer, il y a un an.». La France, qui a eu déjà à intervenir pour libérer un autre otage, a préféré cette fois-ci l'intervention musclée en envoyant une unité d'élite à laquelle ont été associées des forces maliennes. Le quotidien électronique TSA a rapporté que des hélicoptères et des unités de l'armée algérienne ont été aperçus dans la zone d'intervention. On se souvient qu'au lendemain de l'assassinat le 30 juin dernier de 11 gendarmes gardes-frontières, le Mali avait proposé à l'Algérie de poursuivre les groupes armés sur son territoire. Dans son édition en ligne, le quotidien espagnol El Pais citant des sources diplomatiques espagnoles avance un bilan: six terroristes ont été tués et deux ont pu prendre la fuite. Selon le journal, l'opération a été un échec car l'otage français n'a pas été retrouvé. Le gouvernement espagnol se dit, lui, inquiet de ce raid pour ses deux ressortissants, Albert Vilalta, 35 ans, et Roque Pascual, 50 ans, retenus dans la même zone par AQMI. Michel Germaneau, 78 ans, a été capturé le 22 avril dans le nord du Niger. Menacé de mort à compter du début de la semaine prochaine, ses ravisseurs ont refusé jusqu'à présent tout contact avec les autorités françaises, a déclaré jeudi en début de soirée le ministère des Affaires étrangères. Le 12 juillet, l'AQMI a menacé d'exécuter l'otage dans un délai de quinze jours, si des détenus islamistes n'étaient pas libérés. C'est la première fois que la France intervient militairement dans le Sahel. Il y a quelques mois, le président français signait un accord, qualifié alors de «pacte de sang» avec les sanguinaires Al-Qaïda au Maghreb islamique. Moyennant une rançon, il avait réussi à faire libérer un otage qui s'est avéré, par la suite, être un agent des services secrets, la DST. a réaction des pays du Maghreb, notamment de l'Algérie, a dû donné à réfléchir aux français, qui sont aujourd'hui revenus à la réalité selon laquelle on ne négocie pas avec les terroristes.