Mauvaise nouvelle pour les Algériens qui désirent se rendre en Turquie : les candidats au voyage d'Ankara ou Istanbul devront, toujours, se soumettre à la procédure d'obtention de visa, contrairement à une forte rumeur qui s'est propagée et qui veut que l'entrée en Turquie se fera, dorénavant, sans visa. La confirmation de l'obligation de visa est venue de la bouche même de l'ambassadeur de ce pays à Alger. En effet, la suppression de cette procédure «n'est pas dans l'agenda» des deux pays, dira son Excellence, Ahmet Necati Bigali. «Il n'y a aucune discussion sur ce sujet. A l'heure actuelle, avec l'Algérie, cette question n'est pas dans l'agenda», a-t-il déclaré mardi passé, en cours d'une conférence de presse animée au siège de son ambassade, sur les hauteurs d'Alger, selon des propos repris par notre confrère DNA. La mise au point de l'ambassadeur turc se veut une mise au point pour démentir les rumeurs persistantes qui font accroire l'option de la suppression prochaine du visa turc pour les Algériens. Un confrère arabophone révélait dans une de ses livraisons en avril dernier, que le visa allait être incessamment levée imminente, pour le libre mouvement des biens et des personnes. Cette rumeur avait été alimentée par le fait que la Turquie –qui est membre du G20- avait supprimé l'obligation de visa pour les ressortissants issus de 60 pays. C'est le cas, entre autres, du Liban, la Jordanie, de la Syrie et de la Libye. Le maintien du visa, et contrairement à nombre de pays européens de l'espace Schengen qui en font une monnaie d'échange, n'a jamais fait de restriction. En effet, en 2009, plus de 42.000 Algériens ont obtenu leurs visas d'entrée en Turquie. Ce chiffre satisfait le diplomate qui a déclaré : «nous constatons qu'il y a un grand intérêt des touristes algériens pour la Turquie. Notre pays est devenu une destination assez importante. Nous avons des cultures similaires et nous sommes dans la même sphère de civilisation. Comme nous partageons les mêmes valeurs culturelles». Pour l'année en cours, l'ambassade turque compte délivrer 50.000 visas aux algériens, espère l'ambassadeur de Turquie. En dépit de cette disposition d'esprit, les relations commerciales cahotent. Les produits turcs importés par l'Algérie sont soumis à de fortes tarifications douanières. L'exportation des produits de textiles turcs vers l'Algérie demeure insignifiante en raison des barrières douanières, une situation qui exaspère et inquiète de plus en plus les responsables turcs. Ces derniers dénoncent «une concurrence déséquilibrée entre les produits turcs et les produits européens qui entrent en Algérie. Les pays européens sont plus favorisés que la Turquie», s'est plaint M. Bigali. Pour améliorer cette situation, la Turquie, 17ème économie mondiale, a introduit officiellement et depuis plusieurs années, une demande exhortant l'Algérie a ratifié un accord de libre échange. «Nous attendons toujours le feu vers des autorités algériennes». Evitant de parler de blocages de la part d'Alger, M. Bigali a déclaré «Le gouvernement algérien est souverain. C'est à lui de décider. On ne peut lui forcer la main». Pour convaincre le gouvernement algérien, le diplomate dira «L'Algérie doit signer un accord de libre échange avec la Turquie en vertu du traité d'association ratifié entre l'Algérie et l'Union Européenne. En annexe, un article le lui recommande». La levée de l'obligation de visa passerait-elle par là?