L'Algérie va diversifier dans les dix prochaines années ses sources d'énergie en développant d'avantage les investissements pour l'exploration de gisements de gaz et la production de l'énergie non fossile. C'est à partir du Canada, où il a participé au Congrès mondial de l'Energie (CME) que M.Youcef Yousfi, ministre de l'énergie et des mines, a annoncé que l'Algérie va commencer à explorer des gisements de gaz de type non conventionnel et étudier l'utilisation de l'énergie nucléaire dans le cadre de sa stratégie visant à diversifier ses sources d'énergie. Nous allons intensifier l'exploration de ces gisements dans un avenir proche, en particulier dans les régions qui n'ont pas été suffisamment explorées", a-t-il déclaré à la presse. Il a ajouté, devant les congressistes, que "nous allons faire un inventaire des hydrocarbures non conventionnels. De la même façon qu'au Canada, vous en êtes à la recherche de gaz dans le schiste, nous allons chercher du pétrole et du gaz dans le schiste argileux et compact". Le ministre a, ainsi, lancé un message clair aux clients de l'Algérie: les approvisionnements en gaz ne faibliront pas à l'avenir. Les pays européens, ainsi que les Etats-Unis, accordent une grande importance à la consommation de gaz et ses dérivés, comme le GPL ou le propane, en substitution aux hydrocarbures liquides, le pétrole notamment, jugés trop polluants. L'Algérie fournit, via deux gazoducs et bientôt un troisième, près de 25% de la consommation européenne de gaz naturel. «Nous voulons assurer un approvisionnement sûr et durable en hydrocarbures et en produits chimiques pour nos partenaires traditionnels en Europe, en Asie et en Amérique du Nord» a affirmé M. Yousfi lors du CME. Le ministre a confirmé, à l'occasion, l'option des énergies non fossiles, prise par l'Algérie à l'horizon 2020, tablant d'avantage sur les avantages comparatifs des énergies renouvelables, notamment le nucléaire et le solaire. Selon M. Yousfi, le gouvernement va entamer des études sur l'énergie nucléaire, avec un objectif d'adoption de cette technologie dans 10 ans. Son prédécesseur, Chakib Khelil, avait tracé le même objectif, avec la construction de la première centrale nucléaire algérienne de production électrique à l'horizon 2022. M. Khelil soutenait que le programme des énergies renouvelables vise "le développement des compétences sur toute la chaîne allant de la conception, l'engineering jusqu'à la fabrication locale d'équipements". Le gouvernement Ouyahia a déjà mis en place, à travers la loi de finance complémentaire 2010 pour la promotion des énergies renouvelables, un fonds pour le développement de ce secteur qui sera alimenté à partir de la fiscalité pétrolière à raison de 0,5 % de la redevance pétrolière.