Malgré les nombreuses sonnettes d'alarme, tirées par le service de la prévention, au niveau de la direction de la santé, et ce, contre la prolifération des rongeurs et chiens errants dans les milieux urbains ou extra urbains. Les responsables des communes n'ont pris aucune mesure, pour la prise en charge de ce problème qui ne cesse de menacer la population d'Oran, notamment les enfants scolarisés. Les chiffres avancés par les instances habilitées à Oran, illustrent la gravité de ce problème et il a été enregistré, depuis le début de l'année en cours, 2.248 victimes de morsures dont 56% ont été mordues par des chiens et 28% par des rongeurs, soit quelque 630 cas. Ces chiffres sont communiqués à quelques jours de la célébration de la journée mondiale de la rage, coïncidant avec le 28 septembre de chaque année. La commune d'Oran figure en tête des communes, touchées par ce problème, avec 47% des cas soit 752 victimes, suivie de la daïra d'Es Sénia avec 12% des cas. Les deux communes de Bir El Djir et Aïn El Türck se partagent la troisième position avec 9% de cas chacune. L'insalubrité envahissante, l'absence d'hygiène, le déversement sauvage des eaux usées et leur stagnation dans les caves des immeubles, plus souvent favorisée par la dégradation des conditions de vie des populations touchées, sont les principaux facteurs favorisant la prolifération des rongeurs dans la ville. A cela s'ajoute l'inefficacité des campagnes de dératisation et d'abattage de chiens errants. Cette situation reste inquiétante de plus en plus et a contraint les services de prévention à communiquer aux autorités compétentes de wilaya et de la commune, des rapports détaillés sur les victimes des morsures de rongeurs et de chiens errants. Cette communication assurée, depuis quelque temps, de façon régulière, permet aux intervenants dans la prise en charge de ce problème, d'identifier les zones et points noirs de prolifération des rongeurs et des chiens errants. Il y a lieu de souligner que la wilaya d'Oran débourse près de 426 millions de dinars par an, pour les campagnes antirabiques. Notons que durant la période, s'étalant entre 2000 et 2009, une dizaine de victimes de la rage ont été enregistrées à Oran. Sur un autre registre, les services de la prévention, relevant de la direction de la santé, ont mis en garde contre les conséquences dangereuses et néfastes, nées de la décomposition des charognes d'animaux et des rongeurs, abandonnées dans certaines rues. Ceci accentue, selon nos sources, la vitesse de la prolifération de certaines infections et maladies, à leur tête la rage. Les services de prévention appellent à l'enfouissement des charognes d'animaux et à trouver une solution urgente aux chiens utilisés dans le gardiennage des chantiers de construction et des parkings de véhicules. Concernant la problématique relative à la prolifération des chiens, il y a lieu de noter qu'un bon nombre d'éleveurs d'animaux domestiques ne vaccinent jamais leurs bêtes et selon les chiffres avancés à ce sujet, 66% des animaux adoptés ne sont pas vaccinés, ce qui représente un réel danger pour les familles, les prenant en charge et les jetant généralement à la rue, dès qu'ils présentent des maladies. Du côté des services de la tutelle, des responsables, intervenant dans ce dossier, se disent favorables à la création de deux centres pour la vaccination des animaux domestiques et de prévention contre la rage. Les rares opérations d'abattage de chiens et d'animaux errants n'ont pu éradiquer le danger permanent auquel sont confrontés les citoyens des zones isolées et urbaines à la fois, surtout lorsqu'on sait que même à l'intérieur des hôpitaux, personne n'y est épargné.