Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Les musulmans construisirent ses murailles et ses portes d'origine romaine, telles les portes de Séville ou de Cordoue, et ses deux alcazars également de construction romaine. Ils se dirigent à pied vers la porte de Séville. Il s'agit d'une porte monumentale dotée d'une structure architectonique qui révèle les étapes de sa construction, successivement carthaginoise, romaine, andalouse, chrétienne du bas moyen âge et moderne. Elle révèle aussi ses fonctions, distinctes selon les époques, d'abord défensive, avec les tours de l'hommage et celle de l'or, puis palatine, avec la construction à l'époque chrétienne, des appartements connus sous le nom de Salon de los presos. A partir du XIVº siècle, on prit l'habitude de l'appeler l'Alcazar de abajo (le palais d'en bas) et il devint la résidence des alcaides, gouverneurs de la forteresse. On distingue dans son architecture deux éléments juxtaposés : la porte, d'abord constituée de deux groupes d'arches et de voûtes séparés par un patio, dont la structure est typiquement romaine, et le Bastion ou Alcazar, où se trouvent les tours de l'Hommage et de l'Or, ainsi que le Salon de los Presos. On peut aussi y voir les vestiges d'un temple romain et d'une citerne. Ils se dirigent vers l'autre extrême de la ville pour visiter l'Alcazar de Qarmuna qui se trouve aujourd'hui à l'endroit qu'occupe de nos jours l'Alcazar Real ou Alcazar de Arriba. La double enceinte, de plan rectangulaire, présente des éléments d'époques très diverses et permet de mesurer l'importance de Carmona au cours du moyen âge. Datant du milieu du XIVº siècle, époque de Pedro I, l'Alcazar Real était probablement le Qasr de la Carmona andalouse. A l'intérieur de la tour dite Tour Mineure, ils peuvent encore distinguer la tour primitive en pierre de taille, ce qui permet de faire remonter son origine à l'époque omeyyade. Il est également possible de voir dans l'Alcazar Real, des éléments qui pourraient être d'origine almohade, mais les réformes de l'époque chrétienne ont été d'une telle magnitude qu'elles ont masquées, dans la plupart des cas, les édifices antérieurs. A l'extrême nord est de la plus petite des enceintes, on peut encore apercevoir les vestiges d'un patio appelé le Patio de la Fuente, avec une construction en briques et une grande cour centrale, datant de l'époque de Pedro I et qui fut, croit-on, décoré de céramiques et de stucs par les artisans qui travaillèrent sur l'Alcazar de la porte de Cordoba dont il ne reste plus que le souvenir.