Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Cordoue naquit à l'Islam en l'an 711 lorsqu'un officier de Tariq Ibn Ziyad, appelé Mugit al Rumi l'assiégea pendant plusieurs mois. Durant l'été 714, tout le territoire de Cordoue se trouvait déjà sous le pouvoir des musulmans, et la plupart de la population resta sur ces terres. Ce fut finalement un prince omeyyade, Abd al Rahman I, dans sa fuite de Damas où sa famille avait été massacrée par les Abbassides, qui débarqua en al Andalus et vainquit l'armée de l'émir lors de la bataille d'al Musara (756) ; commençe alors la période connue comme l'Emirat indépendant (756-929). Le règne de son fils Hicham I (788-796) fut tranquille, mais il n'en fut pas de même avec celui d'al Hakam I (796-822), dominé par des révoltes civiles cruellement matées. Son successeur Abd al Rahman II (822-852) réorganisa l'Etat à la manière abbasside et dut affronter la communauté chrétienne, exhortée à la rébellion par l'ecclésiastique Eulogio et le séculier Alvaro. Mohamed I étouffa le soulèvement mozarabe en exécutant Eulogio ; mais une autre révolte encore plus profonde s'ourdit alors : celle des muladis (renégats ou chrétiens convertis à l'islam) aux ordres d'Omar Ibn Hafsun. Cette insurrection se prolongea durant les règnes suivants jusqu'à convertir le pays en une mosaïque de seigneuries ; ce sera Abd al Rahman III qui, en 912, dès son arrivée au pouvoir, entreprendra la transformation du territoire fragmenté en un Etat centralisé, étouffant définitivement l'insurrection d'Ibn Hafsun par la conquête de Bobastro en 928. Une petite brise printanière souffle dans la nuit cordouane et devant eux se succèdent jardins, petites placettes et patios qui, en quelque sorte reflètent une perception de la vie héritée en bonne partie des arabes : venelles étroites, parfums de fleurs d'orangers et de jasmins dépassant les murettes, rires dans l'eau des fontaines des patios. C'est le moment choisi par Jesús pour demander si réellement la figure d'Abd al Rahman III a été aussi importante. - C'est bien Abd al Rahman III qui se proclame calife indépendant, non ?