Les relations entre l'Algérie et la Mauritanie sont tendues en raison des déclarations formulées par le ministre de la Santé de la République islamique de Mauritanie, accusant l'Algérie de financer les groupes terroristes, des déclarations que l'ambassadeur d'Algérie, Zehouani Abdelhamid, a condamnées en demandant des excuses officielles lors de son entretien avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz. C'est, en substance, ce que rapportait dans son édition d'hier, notre confrère Le Temps. En sus des déclarations évoquées, la presse mauritanienne a critiqué la position de l'Algérie qui refuse de négocier avec les groupes terroristes. Notre ambassadeur à Nouakchott a été reçu par le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, deux jours seulement après les déclarations virulentes de l'un des membres du gouvernement mauritanien qui s'en est pris violemment à l'Algérie. Cette audience, est la première du genre après la perturbation des relations entre Alger et Nouakchott. Selon ‘Le Temps', l'épouse du ministre mauritanien de la Santé qui a fait exploser cette «bombe». Son époux accuse l'Algérie «d'être floue dans sa position, en mettant à profit ses informations, et la pression psychologique sur l'armée mauritanienne et la projeter comme une défaite lors de la récente confrontation». Selon des sources diplomatiques, citées par notre confrère, il existe des tensions considérables dans les relations entre les deux pays, notamment en ce qui concerne les positions divergentes sur la question de la lutte contre le terrorisme et la négligence de Nouakchott quant à se conformer à l'esprit de l'accord d'Alger qui est basé sur la prévention de la non négociation avec des groupes terroristes. Cette prise de position médiatique mauritanienne s'est aggravée, en plus des questions de principe de la position de l'Algérie concernant la lutte contre le terrorisme, du fait de l'obligation d'appuyer certains pays afin d'aider à libérer leurs ressortissants. A Alger, l'ambassadeur mauritanien a été à plusieurs reprises convoqué au ministère des Affaires étrangères, en raison des déclarations formulées par des ministres et écrivains mauritaniens dans le cas de la position de l'Algérie contre le terrorisme qui refuse de payer des rançons et de négocier avec des groupes terroristes. Pour mémoire, les relations entre Alger et Nouakchott se sont tendues après la libération par Nouakchott de Omar Es Sahraoui, un terroriste d'Al Qaïda pour le Maghreb islamique et qui a été remis aux autorités maliennes, en échange de la libération des otages espagnols, bien que la Mauritanie ait protesté contre la libération par le Mali de deux terroristes mauritaniens en échange d'un otage français. Cette dernière avait, pourtant, soutenu à l'époque la position d'Alger et a appelé le Mali à respecter l'accord d'Alger.