Annoncé depuis des décennies, le premier véhicule «Made in Algeria» ne sera pas produit par des usines civiles, mais militaires. C'est l'étonnante performance réussie par les ingénieurs de l'armée nationale populaire (ANP) qui travaillent dans les entreprises mécaniques. Des sources estiment que les premiers véhicules sortiront des chaînes, dès 2011.Alors que le gouvernement peine à faire aboutir les projets industriels avec les groupes étrangers, l'armée semble plus efficace, et l'Algérie aura bien sa première voiture. Probablement des véhicules industriels (Camions, tracteurs de semi-remorques, bus). Le projet de l'usine de montage de véhicules, a été lancé en mars dernier avec le fonds d'investissement public d'Abou Dhabi, Aabar Investments, et avance au rythme prévu dans l'accord, selon notre confrère TSA qui cite des sources proches du dossier. Discrètement, mais sûrement, les premiers véhicules produits en Algérie vont sortir des chaînes de montage dans les prochains mois, dès 2011. «C'est le seul projet lancé ces dernières années qui se réalise dans de bonnes conditions», ajoute nos sources qui ajoutent qu'une bonne partie de la production pourrait servir à équiper l'armée algérienne. Ce qui n'est pas, en soi, une nouveauté car des chaînes de rénovation ont permis à l'Algérie de faire de substantielles économies, quand un embargo avait décrété sur le pays, durant les années 90. En effet, tous les véhicules (camions, VLTT, engins) étaient rénovés en Algérie, par des ingénieurs algériens, sans débourser un sou en devise; une preuve que les compétences existent, pour peu que la volonté des décideurs les encourage. Annoncé en mars dernier par Aabar, le projet a été mis en place rapidement. Il a échappé aux nombreuses entraves administratives qui empêchent d'autres investissements de se réaliser. En plus du fonds Aabar Investments, cinq firmes allemandes font partie de ce projet qui prévoit de produire 10.000 véhicules par an en Algérie. A l'inverse de cette performance, le projet d'implantation d'une usine de montage Renault en Algérie reste au point mort. Le constructeur français n'a adressé, jusqu'à présent, aucune proposition aux autorités algériennes, tel qu'exigé par Ahmed Ouyahia. «Les responsables de Renault étaient présents lors de la visite d'Anne-Marie Idrac en Algérie. Ils ont repris le dialogue avec le ministère algérien de l'Industrie mais sans soumettre de proposition concrète», confie notre source. Lors de la visite de Claude Guéant, le Premier ministre Ouyahia avait exigé que Renault révise sa proposition d'investissement en Algérie en énumérant une série de conditions avec, concernant le plan du montage financier, une participation mixte.