Alors que le Président s'était engagé en 2009 à effacer la totalité des dettes des agriculteurs en ordonnant aux banques de cesser les opérations de recouvrement, voilà le gouvernement en décider autrement en optant pour le rééchelonnement de la dette du reste des fellahs n'ayant pas été touché par l'opération d'effacement des dettes. Lors d'un point de presse, animé en marge de la tenue à Zéralda d'une rencontre organisée par l'Union nationale de paysans algériens (UNPA), le ministre de l'Agriculture et du développement rural (MADR), Rachid Benaïssa, a estimé que le dossier est clos. Ainsi, les propriétaires des huileries, de chambre froides et aviculteurs auront juste droit à un plan de rééchelonnement. Depuis des années, les membres de la Fédération nationale des producteurs oléicoles, de chambres froides et des aviculteurs n'ont pas cessé de réclamer des pouvoirs publics à effacer en urgence leurs dettes, à l'instar des autres filières du secteur agricole. Cependant, les transformateurs oléicoles refusent le rééchelonnement et veulent l'effacement de leurs dettes pour pouvoir continuer à travailler. D'autant que le montant de la dette n'est pas important, estimé à 700 milliards de centimes. En plus de la requête adressée aux plus hautes autorités du pays, ils comptent également «demander d'instaurer un système de prime à la production, à la récolte et à la transformation comme ce fait actuellement pour la filière lait». L'UNPA, à laquelle ils sont affiliés, a relayé leur cri de détresse. En vain. A défaut d'accéder à leurs vœux, M. Benaïssa leur propose une autre solution. Même s'il dit ne que son département n'est pas concerné. «C'est une affaire entre les opérateurs et leurs banques. Le directeurs généraux de la BADR et CNMA ont exprimé leur volonté de pourvoir étudier la possibilité de rééchelonner les dettes à ces opérateurs», a-t-il souligné. Reste à savoir maintenant si ces investisseurs vont-t-ils ou non accepter .En revanche, le ministre n'a pas révélé le nombre d'agriculteurs qui seront concerné par cette mesure encore moins le montant globale de la dette à rééchelonner. En tous cas, les oléiculteurs se sont demandés pourquoi sont-ils exclus de la disposition d'effacement des dettes des agriculteurs prise par le Président de la république en février 2009. Pour rappel, les critères pris en compte par le ministère des Finances, qui chapeaute ce dossier, concernent uniquement les agriculteurs et les éleveurs ayant subi des pertes financières dues à la sécheresse qui sont concernés par cette décision. La disposition exclut ainsi les investisseurs, dont les aviculteurs et les propriétaires de chambres froides et d'huileries parce que ces activités ont bénéficié de subventions de l'Etat à hauteur de 40%, comme c'est le cas des opérateurs ayant installé des huileries. Rappelons également, que sur les 41 milliards de DA contractés par les agriculteurs et les éleveurs auprès de la Banque de l'Agriculture et du développement rural (BADR) et de la Caisse nationale de la mutualité agricole CNMA, près de 37 milliards de DA ont été effacés à ce jour. Plus de 77.000 agriculteurs en étaient concernés Ce n'est pas le seul point d'achoppement. En mars 2009, les divergences sur le nombre d'agriculteurs bénéficiaires de l'effacement ont éclaté au grand jour. Si les services du MADR ont avancé le chiffre de 110.000 agricultures, l'UNPA avait évoqué celui de 175.000, soit plus de 65 000 de plus par rapport aux statistiques du département de Rachid Benaïssa. Par ailleurs, l'Office nationale des terres agricoles, nouvellement crée pour assurer la gestion et l'octroi de cessions des terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat, a réceptionné 20.000 demandes portant changement de statut : passage du droit de la jouissance vers celui de la concession, selon le ministre. Depuis le 15 août dernier, date de l'adoption du nouveau texte de loi, les exploitants de terres agricoles privés relevant du domaine public de l'Etat disposent d'une durée de 18 mois afin de s'y conformer, a rappelé l'orateur.