Les consommateurs sont mille fois avertis des dangers du lait frelatés et périmés. Quelque 30 tonnes de poudre de lait 26% sous la marque déposée «Promax», interdite de revente, sont commercialisées sur le marché. L'affaire a été tout de suite prise en charge par les services de sécurité suite à une plainte déposée par un propriétaire d'une société d'importation.Ce dernier a expliqué que des quantités de poudre de lait sont commercialisées au nom de sa société qui n'a aucun lien avec cette marchandise. Selon des témoins dans l'affaire, la poudre de lait 26% est importée des Pays-Bas, et est destinée à la production de lait en sachet subventionné par l'Etat. Plusieurs laiteries ont été impliquées dans cette affaire en 2009 pour faux et usage de faux. L'office interprofessionnel du lait (ONIL) a importé cette quantité de poudre de lait pour la distribuer sur les laiteries spécialisées dans la production de lait en sachets. Malgré l'interdiction qui la frappe, cette quantité a été distribuée le 27 mai 2009. Les investigations ont montré par la suite que le cachet est falsifié et que les sacs indiquent de l'extérieur qu'ils sont importés de Belgique, alors qu'en réalité elle porte les numéros de série de l'ONIL. Le juge d'inspection près la cour de Hussein Dey a entendu le gestionnaire de la société «Souadez» située à Alger ainsi que le responsable d'approvisionnement des laiteries relevant de l'ONIL. Le juge a en outre entendu un responsable de la direction technique de l'Est affiliée à l'ONIL. S.B a indiqué qu'il n'est pas le gestionnaire de «Souadez», mais un associé non officiel de son véritable gestionnaire S.B. Il a précisé, par ailleurs, que la marchandise en, question (Poudre de lait26%) sous la marque Milk Alliance 26% en provenance d'Ukraine et la marque Joly 26% en provenance d'Argentine. Il a assuré enfin qu'il n'a jamais commercialisé la marque Inco importé de la Belgique. Pour rappel, plusieurs sociétés privées spécialisées dans la transformation de lait sont impliquées dans des affaires de détournement des subventions accordées par l'Etat à travers les mécanismes de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL). Grâce à des complicités dans l'administration, des responsables d'une laiterie située dans la wilaya de Boumerdès ont réussi à détourner plusieurs milliards de dinars. Une grande partie de cette somme a été transférée illégalement vers l'étranger. Une catégorie «d'opérateurs» activant dans cette filière a réussi à détourner d'importantes sommes d'argent allouées par l'Etat afin de subventionner le lait, un des principaux aliments de base des Algériens. En l'espace de deux années, la laiterie de Boumerdès a importé l'équivalent de 9,2 millions d'euros de matériels surfacturés. Il est important de préciser que toutes ces opérations ont été réalisées grâce aux avantages fiscaux accordés par l'ANDI. Détournements de fonds, faux et usage de faux, transferts illicites… il est aujourd'hui évident qu'une telle organisation criminelle n'a pu être mise en place sans des complicités solides à tous les niveaux. Le préjudice subi par le Trésor public est impossible à chiffrer. La justice, qui s'est saisie de ce scandale et d'une multitude d'autres affaires dans le secteur de l'industrie laitière, aura à déterminer les responsabilités. Mais ce scandale remet, surtout, en cause le recours au système de subventions allouées par l'Etat. Un système décrié aujourd'hui par la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA). Les responsables de cette organisation patronale estiment que ce système n'a bénéficié qu'à quelques «privilégiés».