La mosquée de Si Ahmed Youcefi de Haï El Remla, dans la localité de Ghazaouet, a accueilli, jeudi, une grande cérémonie en l'honneur du grand Cheikh Si Abdelkader Benrahou, Cheikh des Muftis de la wilaya de Tlemcen et grand Imam de Ghazaouet durant de longues années. Le Docteur Mebarki Mohamed devait décerner au Cheikh, en signe de reconnaissance, le burnous du respect. Le Cheikh s'est vu attribuer également un lot de cadeaux de la part des autorités locales, de la société civile et des Imams de la daïra. La cérémonie a été inaugurée par des récitations de versets coraniques et des chants religieux par la troupe « Angham El Sahil » de la commune de Tianet. Le représentant de la direction des affaires religieuses prononcera une allocution en mettant en exergue les qualités du Cheikh. Le Cheikh Si Abdelkader Benrahou est né en 1927 à Ghazaouet. Orphelin prématurément, il sera élevé par son oncle qui sera tué lors d'un accrochage avec l'armée française. Il apprendra le Coran dans la mosquée du village El Bda'a et la mosquée de Tianet et vivra avec la famille du défunt. Il apprendra le Fiqh Alfiat Ibn Malik auprès du Cheikh Si Ahmed Ben Youcef, qui était, à l'époque, l'imam des deux mosquées citées, et tentera de poursuivre ses études à Jamiât El Karawiyin à Fès (Maroc), mais le colonialisme français ne l'autorisera pas à se rendre au Maroc, ce qui l'obligera à regagner sa ville natale à Ouled Ziri à Ghazaouet pour exercer en qualité d'Imam de la troupe d'El Bayayit, mais encore une fois, il sera interdit de toute activité, durant dix ans, par le colonialisme. Il sera ensuite désigné par l'association des Ulémas comme enseignant à l'école El Emir Abdelkader à Mascara, où il passera deux ans avant que l'école ne soit fermée et ses six enseignants renvoyés par les forces coloniales. Il enseignera alors à l'école El Irchad wal Islah de Blida avant de retourner sans profession à Ghazaouet. A l'indépendance, le Cheikh sera désigné Imam de la mosquée de l'école à Ghazaouet puis Imam à la grande mosquée par ministère des affaires religieuses. Il rejoindra l'enseignement dès l'ouverture de l'école d'El Ramla où il sera enseignant jusqu'à sa retraite. En dépit des circonstances difficiles qu'a vécu le pays, le Cheikh a su surmonter toutes les difficultés. Un grand homme qui reste un exemple à suivre pour les générations futures.