Des responsables du secteur des transports ont opté arbitrairement pour le choix des assiettes d'implantation de nouvelles gares routières au niveau de certaines zones sans tenir compte de l'ensemble des paramètres qui la sous-tendent, entre autres celui de la mobilité des biens et des personnes qui doit être l'élément déterminant dans la prise de décision finale. C'est le cas de la ville de Sidi Bel-Abbès avec la zone Nord et sa voie d'accès principale en direction d'Oran et d'Alger qui se retrouve, aujourd'hui, pourvue de deux importantes gares routières: l'une réalisée en toute propriété par un investisseur local, l'autre sur les fonds de l'Etat mais en voie d'être louée par voie d'adjudication à un opérateur privé. Cette aberration dans la répartition spatiale des ouvrages et équipements publics à l'intérieur ou à la périphérie du tissu urbain, ne cesse de susciter les interrogations et les commentaires les plus acerbes de la part des spécialistes et des citoyens résidents ou de passage dans la capitale de la Mekerra. Tout ce beau monde s'accorde à dire qu'avec la prochaine entrée en activité de cette deuxième gare routière, de type intermodal, un gros problème risque de se poser pour les responsables du secteur dans l'affectation des différents modes et moyens de transport desservant les lignes inter wilayas du Nord qui sont actuellement stationnés au niveau de la première routière citée et celle de… l'Ouest, en direction de Tlemcen et d'Aïn Témouchent. La première réaction est venue ces derniers jours du gérant de la première gare du Nord réalisée qui a tenu à faire valoir son droit de revendiquer l'exploitation des lignes en question ainsi que celles de l'Est et du Sud qui ne disposent pas encore de gares routières. Le transfert des autocars et des taxis desservant ces dernières lignes devait s'opérer suite à un arrêté signé il y a une année déjà mais sans que son application ne soit suivie d'effet à ce jour. L'intéressé a dû se résoudre uniquement à adresser des lettres aux autorités locales pour demander quelques éclaircissements sur cette situation rocambolesque résultant de l'existence sur une même zone d'une infrastructure aux activités semblables alors que les directions Est et Sud de la wilaya, en partance de la ville de Sidi Bel-Abbès, en sont cruellement dépourvues. Pourtant, au début des années 2000, rien ne laissait présager une situation aussi ambiguë pour le secteur des transports à Sidi Bel-Abbès. D'après le procès-verbal d'une réunion tenue le 24 décembre 2001, en se référant aux dispositions de la loi n° 01/13 du 7 août 2001 portant orientation et organisation des transports terrestres, le principe de la création de quatre gares routières, une par axe routier (Nord, Sud, Est et Ouest), a été retenu par les membres de la commission de transports de la wilaya. Depuis, pour une raison que seule une enquête pourrait dévoiler, le projet qui devait répondre à toutes les sollicitations et selon les modes de transport souhaités par les usagers, a été complètement chamboulé dans sa version originale. Personne n'a pu comprendre le pourquoi du comment de l'affaire… Surtout les usagers des lignes mises en veilleuse qui vivent le calvaire en l'absence de ce type d'infrastructures d'accueil à la périphérie Est et Sud de la ville.