Trente familles habitant depuis une quarantaine d'années au palais du Bey, dans le vieux quartier de Sidi El Houari, ont exprimé leur déception quant aux conditions de vie difficiles qu'elles endurent depuis de longues années dans des logements semblables à des cellules de prison, ne cessant de se dégrader de jour en jour, selon leurs déclarations qui, en dépit des nombreuses plaintes qu'ils ont adressées aux autorités concernées, continuent de vivre des épreuves douleureuses. Lors d'une visite effectuée au palais du Bey, nous avons rencontré les familles concernées qui vivent dans des logements obscurs vu l'absence d'éclairage en plus de la pénurie d'eau. Même l'eau des colporteurs se fait désirer et n'arrive pas très souvent, d'autant plus qu'elle reste douteuse. Mme Amara Dahbia, 60 ans, l'une des habitants du Palais du Bey, nous fera part de son calvaire qu'elle continue de subir depuis 25 ans : «mon fils est décédé à l'âge de 14 ans après avoir longtemps souffert de l'asthme qu'il a contracté suite à l'humidité qui couvre les lieux, en plus de ma fille qui, avec un handicap physique, n'a pas pu obtenir le droit à l'éducation. » Mme Belhoucine Houaria, sa voisine, vit aussi le même scénario, depuis de nombreuses années, et souffre d'allergie depuis 13 ans. Elle déclarera:« je vis ici, entre les murs d'une maison qui risque de s'écrouler à tout moment, notamment lors des chutes de pluie qui ont causé dernièrement l'effondrement du plafond de la maison, et je souffre d'allergie depuis 13 ans, sans que je puisse trouver de remède. La maladie a atteint même mes enfants et bien que je sois fille de Chahid et donc le droit à l'obtention d'un logement décent pour moi et mes enfants, je n'ai encore bénéficié de rien et j'attends toujours une intervention de la part des autorités concernées. » Nous avons aussi rencontré Mme Hatem Khaldia, qui déclarera : « mes trois enfants souffrent tous d'allergie depuis leur naissance, et je me sens responsable sur leur souffrance après les avoir mis au monde dans ce cachot dépourvu des moindres commodités de la vie. » Un autre problème vient allonger la liste de leurs inquiétudes concernant les mauvaises odeurs qui se dégagent des canalisations de l'assainissement qui se trouvent près de leurs logements, les menaçant de maladies dangereuses imminentes, sans compter les rats et les insectes néfastes que ces odeurs attirent. Les familles concernées ont affirmé avoir reçu des promesses concernant leur relogement, lors de la dernière visite de l'ex-ministre de l'Intérieur, M. Yazid Zerhouni, en Avril 2008, mais rien n'a été réalisé en leur faveur jusqu'à la dernière visite du premier responsable de la wilaya, M. Abdelmalek Boudiaf, le mois dernier, qui s'était déplacé à l'hôtel de Château-Neuf et où les familles avaient saisi l'opportunité pour étaler leurs préoccupations devant le premier responsable qui leur a fait des promesses. A cet effet, il demandera aux responsables du palais du Bey d'entamer des travaux de rénovation, en faisant appel à des architectes spécialistes dans le domaine, et ce, après le relogement de toutes les familles. » En attendant que toutes ces promesses soient concrétisées, ces familles continuent de souffrir en espérant d'être relogées dans les plus brefs délais avant qu'une réelle catastrophe ne se reproduise.