Les institutions bancaires ont été les plus touchées dans le sillage des récentes émeutes qui ont secoué le pays, la semaine dernière. Au total, ce sont 43 agences à être la cible des manifestants tout au long des trois jours de troubles. La ville de Bordj Bou Arréridj compte, à elle seule, sept agences qui ont subi les assauts des manifestants. Des agences de la Banque de l'Agriculture et du Développement rural (BADR) ont été attaquées et dévastées à Larbaâ, Aflou, Emir, Aïn El Beida et Merouana (wilaya de Batna). Le Crédit populaire d'Algérie (CPA) a vu cinq de ses agences prises pour cibles. Le CPA a été visé à Bordj Bou Arréridj, Bou Saâda, Mila, Oued Amizour et aux Hammadites. Ces deux dernières se situent dans la wilaya de Béjaïa. Des succursales de la Banque nationale d'Algérie (BNA) ont été incendiées et pillées à Bordj el Bahri et Aïn Benian (wilaya d'Alger), Debdaba (wilaya de Bechar), Ihadaden (wilaya de Béjaïa) et Draa ben Khedda (wilaya de Tizi-Ouzou). En ce qui concerne la Banque extérieure d'Algérie (BEA), cinq de ses agences ont été assaillies. Elles se situent à M'sila, Béjaïa, Touggourt, Hassi Messaoud et El Oued. Six agences de la Banque du développement local (BDL) endommagées ont été localisées à Bordj Bou Arréridj et Ras El Oued, à Souguer (wilaya de Tiaret), Aïn el Hammam (wilaya de Tizi-Ouzou), Sidi Aïch (wilaya de Bejaïa) et Si Abdallah (wilaya d'Ouargla). Des agences de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep) ont été attaquées à Ras El Oued, BBA (deux agences), Kherrata, Bordj Menaïl, El Afroun et Mila. Conséquemment à différents assauts des manifestants en furie, des ordinateurs ont été volés, des câbles informatiques arrachés et du mobilier détruit. Des dégâts qui nécessiteront, à coup sûr, du temps pour la réparation. Pour l'heure, aucun bilan chiffré n'a été fourni quant au coût de ces dégâts. Les agences des banques étrangères n'ont pas été en reste puisque, elles aussi, ont fait l'objet d'attaque, de pillage et de saccage. La Société Générale a été ciblée à Dar el Beida (wilaya d'Alger), Bordj Bou Arréridj, Bejaïa Seghir et Bejaïa Sid Ahmed. BNP Paribas a vu trois de ses agences endommagées à Sidi Yahia et Aïn Naadja (wilaya d'Alger) et à Bejaïa. L'agence de Natexis à Bordj Bou Arréridj a subi de grands dégâts. C'est la mauvaise face de ce mouvement spontané, née pour dénoncer la cherté de la vie. Le pillage systématique des instituions bancaires, scolaires et autres édifices publics a fini par lasser une opinion qui s'est réveillée, certes tardivement, mais à point pour arrêter ce massacre qui dénature le mouvement de protestation.