Le calme était de retour hier à Oran, notamment dans les quartiers en ébullition la veille. Cependant la tension était encore dans l'air et il suffisait de la moindre étincelle pour que les émeutes reprendraient de plus belle. Hier à la place ex Valero, (centre ville) et aux quartiers de haï Daya, (ex Petit Lac, El Hamri et à haï Ibn Sina, les magasins ont levé les rideaux. Des jeunes qui se tenaient dans les coins de rues parlaient du jeune tué par balle lors des mêmes manifestations à M'Sila et du nombre de blessés au niveau national. A Oran, selon des nos sources, « aucun blessé n'a été enregistré parmi les manifestants, toutefois dans les rangs de la police une dizaine d'éléments de la brigade anti-émeute ont été évacués vers le service des urgences médicochirurgicales du CHU d'Oran.». Selon nos sources, « les blessures des policiers sont légères, causées par des jets de pierre, vu qu'ils ne sont pas entrés en altercation avec les jeunes manifestants.». En fait, les policiers avaient pour consigne de « cerner les foyers de tension et ne pas laisser les manifestants sortir de leur quartier». Ce ne fut malheureusement pas le cas dans d'autres wilayas du pays, a-t-on appris. A Bordj Bou-Arreridj, lors des troubles qui ont éclatés au centre ville dans l'après-midi du vendredi, aussitôt après la prière, les jeunes manifestants se sont attaqués à des édifices publics ; alors qu'à M'sila certains quartiers populaires de la ville ont connu des actes de destruction ciblant un bureau de poste, des centres de formation et des agences bancaires. A Constantine, également, plusieurs quartiers périphériques, comme Ali Mendjeli, Aïn Smara et Hamma Bouziane ont connu un regain de tension qui ont connu des actes de pillage et de vandalisme contre des édifices publics. Tout comme à Annaba où les mêmes scènes ont été enregistrées dans les cités Didouche Mourad et de la Colonne. Des actes similaires ont touché également les villes de Bejaia, Akbou et Tazmalt alors qu'à Bouira et Lakhdaria, les manifestants ont tenté de bloquer les axes routiers. Dans les wilayas du Sud du pays, une situation globalement calme a été enregistrée, à l'exception des villes de Laghouat, Djelfa et, à un degré moindre, Ouargla où le mouvement de protestation a gagné en intensité. A Ouargla, plusieurs structures de l'APC, ainsi que les bureaux de Sonelgaz, d'un opérateur de téléphonie mobile et des agences bancaires ont été pris pour cible par les jeunes manifestants, selon une source sécuritaire. Dans le centre du pays, la matinée de vendredi a été calme, alors que dans l'après-midi, les mouvements de protestation ont repris dans certaines localités, comme ce été le cas dans les quartiers d'Aïn Benian, Baraki et Belouizdad à Alger.