Le tribunal criminel de la cour d'Oran a eu, avant-hier, à traiter deux affaires d'attentat à la pudeur et vol avec menace à l'arme blanche. Dans la première, le mis en cause est condamné, après délibérations, à quatre ans de prison ferme. Les faits de cette affaire ont eu pour théâtre une petite bourgade à l'Est d'Oran, lorsqu'un couple, en descendant de taxi, est agressé par deux jeunes gens. La femme est alors kidnappée puis violentée. Une plainte est déposée et les investigations aboutissent à l'arrestation de l'un des prévenus, le second ayant réussi à prendre la fuite. Appelé hier devant le tribunal criminel, le mis en cause nie les faits retenus à son encontre, et ce, en dépit de sa confrontation avec les déclarations de la victime dont le PV a été repris lors de l'audience. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public requiert à l'encontre du prévenu la peine de quinze ans de réclusion. La défense plaide, quant à elle, la non culpabilité de son mandant. Aux termes des délibérations, la peine de quatre ans de prison ferme est prononcée à son encontre. Le deuxième prévenu, se trouvant en fuite, a quant à lui écopé de vingt ans de réclusion par contumace. La deuxième affaire remonte au premier mai dernier. Deux jeunes universitaires, originaires d'une ville du centre du pays, décident de passer une journée au bord de la mer. Elles louent une chambre dans un hôtel à Aïn El Türck. Le lendemain, en se rendant à la gare routière d'Oran, elles se trouvent devant un problème de taille, puisqu'elles ne trouvent aucun moyen de transport pour regagner leur domicile. Ne perdant pas le nord, elles appellent des amis, habitant la localité, leur demandant de les héberger. Le lendemain, alors qu'elles se trouvent devant l'arrêt de bus de Mers El Kébir, deux jeunes armés de couteaux viennent les agresser. Sous la menace des armes, ils emmènent avec eux les deux jeunes filles, sous le regard impuissant de leurs amis. Toutefois, ces derniers ne perdent pas de temps et se dépêchent d'alerter les éléments sécuritaires qui arrivent alors à temps pour tirer des griffes de leurs deux agresseurs, les deux jeunes filles qui avaient failli être violées. Mais lors de cette intervention, l'un d'eux réussit à prendre la fuite. Quant au second, il a comparu, hier, devant le tribunal criminel de la cour d'Oran. Appelé à la barre, T.H., un récidiviste, divorcé, père d'un enfant et connu pour ses vols avec violence et consommation de stupéfiants, jure qu'il est innocent. Il explique que contrairement à ce que racontent les soi-disant «amis» des jeunes filles, c'était lui qui avait hébergé tout ce beau monde. Et c'est son ami en fuite qui a réussi à emmener avec lui l'une des jeunes filles. Voulant lui porter secours, il se rend donc à sa recherche, en compagnie de la deuxième jeune fille. Cette dernière consent alors à avoir un rapport sexuel avec lui en pleine forêt, ce qui explique sa présence avec les deux jeunes filles, en tenue d'Eve. Une déclaration réfutée par les témoignages des amis des deux jeunes filles, appuyant ce qui était venu dans leur plainte. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public revient sur cette folle violence dont nul n'est à l'abri et requiert alors à son encontre une peine de quinze ans de réclusion. La défense de ce dernier plaide sa non culpabilité et aux termes des délibérations, sept ans de réclusion sont retenus à l'encontre de T.H.