Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Au pied de cette tour se dresse la Porte de la haute enceinte de la Alcazaba, du XIº siècle et l'un des éléments les plus beaux et les plus anciens de l'ensemble. En sortant, ils peuvent également admirer La Porte de Armas, élégante dans sa conception et ses proportions, certainement construite sous les Nasrides au XIIIº siècle. En se dirigeant vers la Résidence Royale Nasride, nos amis rencontrent Rodrigo, l'un des plus anciens guides de l'Alhambra. Les guides de l'Alhambra sont une congrégation assez fermée. Il ne suffit pas de bien connaître l'Alhambra pour pouvoir s'ériger en guide. Ils sont régis par une corporation hermétique avec un nombre de guides limité, et un guide étranger à la collectivité ne peut pas rentrer avec un groupe de touristes sans autorisations et se permettre de leur expliquer le monument. Il les salue en ne manquant pas de se diriger vers Mohamed en français : - Alorrrs, mon ami, ça va ? tu te fais rrrarrre !!! Il avait une étonnante façon, assez étrange, de parler français en exagérant la prononciation du R, rendant sa vibration plus énergique et forte. Les cheveux gominés, de petites lunettes rondes cerclés et sa moustache en guidon de vélo lui donnaient l'apparence d'un personnage du début du XXº siècle. Il leur propose de se joindre à son groupe qui se dirige justement vers la Résidence Royale Nasride. Nos amis s'empressent d'accepter car Rodrigo était l'un des guides qui savait le plus sur l'Alhambra. Ils se joignent au groupe qui est composé d'une vingtaine de personnes. En écoutant leur accent, nos amis se rendent compte qu'il s'agit de catalans. Rodrigo commence à expliquer que cette résidence occupait le cœur de l'Alhambra. On y distinguait le sérail, consacré à la vie publique et au gouvernement : le Palais de Comares ; et la zone réservée à la vie privée, le harem : le Palais des Lions. En suivant la foule ils accèdent aux palais par les cours de la médersa des Princes et de Machuca (en allusion à l'atelier que l'architecte possédait à cet endroit). Tout le monde suit le guide qui se dirige vers l'angle sud-est de la cour où se trouve une porte qui donne par un passage coudé sur la salle du Mexuar qui était le lieu habituel de réunion du conseil des vizirs ou ministres.