Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. C'est là que les dynasties africaines édifieront leurs palais, alcazaba, casernes et installeront leur administration. Et c'est encore de cette ville qu'elles gouverneront une grande partie ou, parfois la totalité du territoire d'al Andalus. Avec les Almohades, madinat Ishbiliya atteint son apogée à l'époque arabe et se convertit en une grande ville très importante dont le rayonnement s'étendra trois siècles plus tard jusqu'au Nouveau Monde. La ville gouvernée par des membres de la famille califale almohade, se vit favorisée pour avoir été désignée capitale andalouse de l'empire, en parallèle avec la capitale maghrébine Marrakech. En accord avec sa catégorie politique, administrative et culturelle, les califes de cette nouvelle dynastie, qu'une étroite relation personnelle unissait à la ville, entreprirent une substantielle rénovation urbaine. La ville s'agrandit, dépasse ses murailles et devient une des villes les plus grandes et des plus importantes d'Espagne. C'est alors qu'est érigé le grandiose minaret de sa mosquée, la Giralda, ainsi que d'autres fortifications et palais dont l'Alcazar conserve quelques vestiges. A partir du XIº siècle, Séville prend donc la relève de Cordoue et devient la première ville hispano-musulmane. Suprématie que les empires nord-africains renforcèrent tout au long de leur domination. Entre 1091 et 1144, la ville connut quatorze gouverneurs almoravides, tous membres de la famille régnante, fils, frères ou proches parents des deux grands émirs Yusef Ibn Tashfin et de son fils Ali. Pendant la période almohade, Séville fut le port de débarquement et le lieu de concentration de leurs troupes. Ils permirent à Séville d'accéder à un rang plus élevé, en lui donnant les caractères propres aux grandes villes de leur empire. Sa conquête, le 17 janvier 1147, donna une telle satisfaction au calife almohade Abd al Mumen qu'il y envoya comme gouverneurs les frères du Mahdi Ibn Tumert, fondateur du mouvement almohade. Entre 1156 et 1162, elle fut gouvernée par le fils et successeur du calife Abu Yaqub Yusef. Ce dernier se rendit dans la ville, accompagné d'une armée et de cinquante jeunes sévillans éduqués à Marrakech.