Silvan Shalom, vice-Premier ministre israélien, est inquiet du sort des Palestiniens? De la population civile de Gaza? Des familles et des personnes assassinées par le Mossad (les services secrets israéliens)? Non, vous n'y êtes pas du tout… Silvan Shalom est inquiet des conséquences de la chute du dictateur Ben Ali qui a dû fuir la Tunisie! Une révolution populaire a forcé ce despote, au service de l'Occident, à abandonner le pouvoir. Et cette révolution ne fait que commencer, et c'est au peuple tunisien de savoir déjouer toutes les machinations et provocations que les soutiens de Ben Ali ne manqueront pas de mettre en œuvre. Pourquoi le vice-Premier ministre israélien est-il donc inquiet? Des membres de la communauté juive de Tunisie auraient-ils été victimes des évènements? Aucun, selon les dernières informations. Ajoutons que si cela se produisait, ces citoyens tunisiens de confession juive mériteraient la même compassion que les autres victimes tunisiennes. Mais les sionistes de Tel Aviv, se considérant partout chez eux, sont d'ores et déjà intervenus en Tunisie. Nous apprenons ainsi que vingt juifs tunisiens ont été «évacués», samedi dernier, par les services du Mossad! Les autres ressortissants étrangers –touristes ou résidents en Tunisie– qui sont rentrés chez eux ont utilisé des vols normaux, comme n'importe quel citoyen qui se trouverait en vacances dans un pays étranger où éclateraient des troubles. Le mode d´«évacuation» de ces «juifs de Tunisie» par le Mossad donne à penser qu'ils étaient en réalité sans doute liés au Mossad. Une évacuation entre collègues en quelque sorte… Cela ne veut pas dire que le Mossad soit à présent absent de Tunis, bien au contraire! Et il est à craindre que sans la pression populaire, ce soit Israël, par ambassade nord-américaine interposée, qui forme le nouveau gouvernement! Mais les craintes d'Israël au sujet de la situation en Tunisie vont plus loin encore. M. Shalom craint que le peuple tunisien, dans le processus en cours, ne se donne des dirigeants «islamistes», «extrémistes»… bref, des dirigeants qui ne se soumettent ni au sionisme ni à l'entité qui occupe la Palestine. On craint aussi à Tel Aviv que l'exemple tunisien ne fasse tâche d'huile, et provoque la chute d'autres régimes arabes soumis à Israël (Egypte, Jordanie, etc.). C'est donc Tel Aviv qui doit décider du type de dirigeants que doivent avoir les pays arabes, et la soumission de ces dirigeants aux intérêts sionistes est le seul critère qui compte. Que ces peuples subissent des dictatures qui les enfoncent, chaque jour davantage, dans la misère n'a aucune importance pour le sionisme. Ce dernier ne veut que des serviteurs obéissants et servants ses intérêts. C'est la définition même du sionisme: une idéologie de domination mondiale avec des serviteurs aux ordres. On comprend mieux le silence complice du gouvernement français et des médias sionisés, qui ont couvert pendant 23 ans la dictature de Ben Ali. Ce silence a tout de même été rompu par Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères et européennes, qui avait récemment proposé l'envoi de forces de l'ordre françaises afin de soutenir le régime tunisien! Protéger Ben Ali faisait alors partie, pour Paris, de la défense d'Israël. Certes, il y a aussi les multiples intérêts français à protéger à Tunis, intérêts qui ne font plus qu'un avec le sionisme mondial. La mondialisation a aussi été une accélération de la mainmise sioniste dans l'économie mondiale… Il est possible qu'en luttant contre la dictature dans leur pays, beaucoup de Tunisiens aient cru combattre un ennemi intérieur au service de quelques multinationales. Un avenir très proche leur démontrera que leur lutte va bien au-delà, et qu'elle fait partie intégrante du combat contre le sionisme, pivot du système. En fait, aujourd'hui, il existe un vaste Front de la Résistance (Liban, Syrie, Palestine, Iran) qui ne cesse de se renforcer dans le monde. Dès lors, on comprend mieux les inquiétudes du Vice-Premier ministre israélien… Et on s'en réjouit!
Par Yahia Gouasmi Président du Parti Anti Sioniste de France