Ce sont de grandes craintes qu'expriment les habitants du Front de mer à Oran quant aux risques qui peuvent découler du passage quotidien et continu d'un nombre important de bus urbains qui empruntent cette artère couvrant un réseau souterrain d'ovoïdes datant de l'ère coloniale. Les riverains n'arrivent toujours pas à comprendre comment ces nombreux bus, interdits de suivre l'itinéraire réglementaire, à cause de la fermeture du tronçon de la rue de la Vieille mosquée, abritant le siège du Consulat général de France, continuent de passer par le Front de mer en dépit de l'existence d'un arrêté de wilaya interdisant la circulation des poids lourds sur cette voie fragilisée par les infiltrations d'eau et pleine de fissures qui apparaissent en différents endroits. A ce sujet, M. Mustapha, un habitant du centre-ville nous dira: «Il est inquiétant de voir ces nombreux bus passer quotidiennement et par dizaines par le Front de mer, secoué, depuis des années, par des glissements de terrain et des affaissements récurrents. Il ne faut pas oublier que ces piliers en béton ont connu des effondrements partiels.» Notre interlocuteur poursuivra ensuite: «Nous savons que le wali sortant a signé un arrêté, interdisant la circulation des véhicules poids lourds sur le Front de mer, en prévision du lancement des travaux de son confortement, mais, visiblement, cet arrêté n'est pas respecté, étant donné qu'un nombre impressionnant de bus passent chaque jour par-là». Un autre riverain soulignera, quant à lui, les nombreux glissements de terrain, survenus récemment du côté de l'hôtel Hadef, en plus de ceux apparus à la rue des Sœurs Benslimane, plus exactement près du Trésor public et du siège de la Sonelgaz. Les citoyens, parmi eux des responsables, ont convenu, à l'unanimité, que la situation du Front de mer est critique. Ils demandent à faire arrêter le passage des bus sur cette venelle très sensible, vu les conséquences que cela risque d'engendrer au fil des années. Les écroulements de plusieurs parties souterraines continuent de créer, depuis des années, un état de crainte. Ceci a poussé les services de la wilaya à tenir une session extraordinaire en 2003, pour étudier le problème et trouver les solutions à entreprendre pour sa résolution. Un film tourné à cet effet montre l'intérieur des tunnels servant à l'évacuation des eaux de pluie et celles de l'Oued Rouina et l'Oued Ras El Aïn. Ces conduites passent sous le Front de mer pour aller déverser, dans la mer, au niveau du port, toute cette eau. L'état catastrophique de ces tunnels, accusant un grand endommagement, est mis en exergue. Ceci a poussé les services de la wilaya, en contribution avec la direction de l'Hydraulique, à préparer une étude technique sur ces tunnels et sur les assises du Front de mer. L'étude a été prise en charge par le bureau d'études algérien «Somatre», alors qu'une entreprise française prendra en charge la réhabilitation de la partie inférieure du Front de mer. Le projet coûtera plus de 70 milliards de centimes pour la restauration de près de 80 km de tunnels, en plus de la restauration de tous les axes du Front de mer dont les piliers de soutènement. Des sources fiables à la direction des Travaux publics indiqueront que le dossier de la rénovation des tunnels et du Front de mer ont été pris en charge par la direction de l'Hydraulique, vu que c'est la seule structure habilitée à déterminer la situation. Concernant le passage des bus sur le Front de mer, le directeur des Travaux publics expliquera que ceci ne comporte aucun risque.