La situation s'est gravement crispée hier après-midi, quand des partisans de Moubarak, des policiers en civil selon des sources, ont ouvert les hostilités avec les opposants à Moubarak qui se rassemblaient sur la place Tahrir au Caire, l'épicentre de la révolte. L'opposant et ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Mohamed ElBaradeï, a affirmé, lui, avoir des preuves que des policiers en civil étaient impliqués dans les affrontements. La veille, le président égyptien réaffirmait sa détermination à rester au pouvoir jusqu'à septembre, et ce, malgré une mobilisation monstre qui a réclamé et continue d'exiger son départ. Pourtant, les appels se sont multipliés à travers le monde, venant notamment des Etats-Unis, d'Europe et de Turquie, pour inciter le président égyptien à lancer sans attendre le processus de transition politique afin d'éviter de nouvelles violences et de garantir la stabilité du pays. Le ministère égyptien des Affaires étrangères s'est toutefois empressé de rejeter ces appels qui ne peuvent, selon lui, qu'”envenimer la situation”. La tension a franchi donc hier une nouvelle étape avec l'entrée en scène des dits partisans du président. Montés sur des chevaux et des chameaux, armés de fouets, de bâtons et de pierres, une cinquantaine d'entre eux ont chargé en milieu de journée les manifestants. La chaîne de télévision Al Djazira a souligné, elle, que les soldats ne sont pas restés les bras croisés et ont tiré en l'air pour tenter de disperser les groupes rivaux, ce qui a été démenti formellement par l'armée. Toujours est-il, et de source médicale, on évoquait hier quelque 500 blessés. Environ 1.500 partisans de l'opposition -moins que les jours précédents, certes mais ils étaient là- s'étaient rassemblés dans la matinée sur la place pour exiger le départ immédiat de Hosni Moubarak, 82 ans, au pouvoir depuis près de trente ans. A noter enfin que le couvre-feu a été allégé et court désormais de cinq heures du soir à sept heures du matin, au lieu de trois heures de l'après-midi à huit heures du matin, et internet a commencé à être rétabli au Caire et dans d'autres villes comme Alexandrie.