Le projet de réalisation de 100 logements de type résorption de l'habitat précaire (RHP), décidé au profit de 5 communes, du temps de l'ex wali Tahar Sekrane, a franchi la sixième année depuis son lancement mais n'a toujours pas abouti. Au niveau des communes de Oued Tlélat et Misserghine, les travaux n'y ont pas dépassé les fondations. Pis encore, les postulants à ces logements RHP viennent d'apprendre que l'ex wali d'Oran aurait, carrément, annulé ce programme. Ceci leur a suscité frustration et colère. Du coup, les bénéficiaires du programme RHP estiment qu'ils sont prioritaires dans le droit d'accès au logement social et ils appellent les autorités locales à prendre en considération leur situation. Selon les données révélées par certaines sources, le programme RHP qui a été inscrit en 2005, du temps de l'ex wali, comprend la réalisation de 100 unités d'habitation formule RHP dans 5 communes, à savoir Bousfer, Misserghine, Oued Tlélat, Arzew et Gdyel. Le financement de ce programme devait être assuré conjointement par les communes bénéficiaires et la wilaya. Quant à sa réalisation, elle a été confiée à l'AADL (l'Agence de l'Amélioration et du Développement du Logement). A noter que le maître d'œuvre, AADL, n'a même pas lancé les travaux de réalisation de ce programme dans les communes de Bousfer, Gdyel et Arzew, étant donné que les assiettes foncières n'ont pas été dégagées. En revanche, les travaux de fondation ont été engagés dans les communes de Oued Tlélat où les bénéficiaires ont été officiellement saisis pour s'acquitter de la première tranche de leur apport personnel estimé à 5 millions de centimes. L'un des bénéficiaires de la commune de Misserghine nous dira :«Les autorités locales n'arrêtent pas de nous faire des promesses depuis 2006, mais aucune d'elles n'a été tenue. A notre grande surprise, et déception à la fois, nous venons d'apprendre que l'ex wali a annulé le programme. Vous imaginez ce que cela signifie pour nous, après plusieurs années d'attente. Même l'argent que nous avons versé dans le compte de l'AADL ne nous a pas été restitué». Un autre postulant dira :«Même si l'agence nous restitue l'argent, est-ce que cela suffira pour nous compenser des longues années d'attente. Nous vivions dans l'espoir de voir ces logements enfin réalisés. Cela fait des années que les autorités locales se rejettent la responsabilité et, au bout du compte on nous informe, par voie orale seulement, que le projet a été carrément annulé. C'est pourquoi nous avons jugé utile de porter notre problème devant la cellule d'écoute créée par le wali tout récemment. Nous espérons recevoir des réponses claires et convaincantes sur le cas de l'ensemble des bénéficiaires du programme RHP.» Selon les déclarations du maire de Misserghine, le projet des 100 logements de type RHP a été inscrit et conçu du temps de l'ex wali d'Oran qui a vu en cette opération une solution pour lutter contre les constructions précaires et illicites. «Malheureusement, dira le PAPC de Misserghine, quelques jours seulement après leur lancement, les travaux de fondation de ces logements ont été suspendus sur instruction du wali, pourtant c'est lui-même l'initiateur de ce projet» affirme-t-il. Pour ce qui est de Oued Tlélat, une source responsable de la commune fera savoir que les bénéficiaires de ce projet n'ont pas perdu espoir et attendent toujours la reprise des travaux de réalisation de leurs logements. Pour eux, ces logements vont les sauver de la misère dans laquelle ils vivent depuis des années. Contacté à ce sujet, le directeur régional de l'Agence de l'amélioration et du développement du logement (AADL) tient à souligner, tout d'abord, que l'organisme qu'il dirige n'est que le maître d'œuvre du projet RHP. Il révèlera aussi que AADL n'a pas poursuivi les travaux de ce projet parce que la wilaya et les communes n'ont pas assuré leurs parts de financement. Seuls les bénéficiaires avaient payé leur apport personnel dans le montage financier de ce projet, précisera le directeur régional de AADL, avant d'ajouter que le maître d'œuvre est appelé à restituer l'argent aux bénéficiaires. Pour les entreprises ayant réalisé les fondations de ces logements dans la commune de Oued Tlélat, l'on croit savoir qu'elles viennent d'être payées par la wilaya. Quant aux trois autres entreprises ayant réalisé les fondations des logements dans la commune de Misserghine, elles devront toucher leur argent dans les jours qui viennent, nous dit-on. Le premier responsable de l'AADL a affirmé, par ailleurs, que son institution n'envisageait pas de lancer un autre projet au profit des ex-bénéficiaires du programme RHP.