A Oran, le projet de la ligne ferroviaire Arzew-Es Sénia n'est pas le seul à accuser un grand retard dans la réalisation des travaux, mais celui de la grande mosquée Ibn Badis fait également partie des projets en souffrance et ce, en dépit des multiples efforts déployés pour sa relance. Pire encore, les indices actuels de l'état du projet, sont loin d'être encourageants, notamment suite aux critiques sévères observées par le ministre de la tutelle, lors de sa dernière visite à Oran, concernant l'habillage de la mosquée. S'adressant au représentant de l'entreprise, chargée du suivi des travaux de construction, le ministre n'a pas caché son mécontentement, quant à l'habillage de la mosquée pour lequel a opté ladite entreprise. A noter que la direction de l'urbanisme et de construction, DUC, s'est vue confiée la gestion du dossier de la mosquée d'Ibn Badis, en 2007. Il y a lieu de rappeler que le projet en question traîne depuis de longues années, en raison des problèmes de financement et d'études techniques et il faut savoir que l'avancement de la construction est devenu palpable depuis 04 ans seulement. La première pierre de ce projet a été posée en 1975 et l'enveloppe budgétaire lui ayant été dégagée alors ne dépassait pas les 5,3 milliards. Après plusieurs années, ce projet se verra attribuer un nouvel intitulé, celui de la Grande mosquée d'Ibn Badis, au lieu de la mosquée d'Ibn Badis. Afin de redonner le souffle au projet, la Grande Mosquée d'Ibn Badis a même joui d'un élan de solidarité citoyenne, et ce, grâce à une quête, organisée à son profit, au niveau des différentes mosquées du pays. Cette initiative a réussi à doter le projet d'un fonds supplémentaire, hors budget, de l'ordre de 4 milliards de centimes. En fait, pour passer du noir au gris, il aura fallu 20 ans au projet de la grande mosquée d'Oran. Un projet toujours à l'arrêt, du moins côté chantier et selon le wali, on apprend que «la prise en charge administrative du projet est en cours». Il a aussi rappelé que ce projet était initialement géré par une association et puisque celle-ci ne pouvait prendre en charge un si important projet, c'était donc l'administration qui allait le faire. Il a également rappelé que le CTC a noté que les normes parasismiques n'avaient pas été respectées dans la réalisation des gros œuvres de ce projet, lancé bien avant que ces normes soient exigées dans toutes les constructions, en 2003. Le confortement de la carcasse de cette mosquée a été exigé par le CTC et après des négociations marathoniennes, ayant abouti sur un nouvel avis d'appel d'offres international, la construction de la Grande Mosquée Ibn Badis a enfin été confiée à une société chinoise. Dans une initiative, visant à affirmer la détermination du gouvernement à achever ce projet dans les meilleures conditions et dans les plus brefs délais, la direction de wilaya des affaires religieuses et du wakf a organisé un colloque auquel ont pris part les ministres des affaires religieuses, celui de l'habitat et de l'urbanisme ainsi que le secrétaire général du ministère des PMI et PME. Le but de ce conclave était de réunir l'ensemble des acteurs pouvant participer à la conception de l'habillage de la Mosquée. D'ailleurs, à de multiples reprises, le ministre des affaires religieuses et du wakf, avait insisté sur la nécessité de lancer des études de haut niveau et s'adaptant au rang de ce projet, il a donc appelé, en ce sens, à accorder un intérêt particulier à l'aspect esthétique de ce lieu sacré qui a bénéficié d'une annexe, représentant le centre des arts islamiques et un bloc de trois logements d'astreinte, destinés aux cadres chargés de la gestion de cette grande mosquée ainsi que d'autres structures et espaces destinés à l'enseignement du Coran et qui seront édifiés sur une superficie de plus de quatre hectares.