Une solution militaire dans les cas de la Côte d'Ivoire et de la Libye ? Plutôt une solution française ? Le fait a été géré pour que ce soit la France qui intervienne militairement ou qui amorce ce type d'intervention qui ne manquera pas de susciter des analyses en liaison avec son passé historique ou la préservation des intérêts français, ou alors est-ce une stratégie sarkozienne liée à sa future candidature à la présidence de la République française. Un reflexe colonial? Il est vrai que pour un pays qui a longtemps guerroyé dans les continents africain et asiatique, qui avait toujours été en guerre coloniale, il s'exprime un vide stratégique «créé» par la perte de son empire. Concernant la Côte d'Ivoire, ce n'est pas la première fois que la France intervient directement. A la fin 2002 et au début de 2003, Gbagbo était président de la République ivoirienne et avait à subir militairement la rébellion armée de son opposition. La France interviendra alors militairement par l'emploi d'une force de 3.000 hommes chargés de se déployer sur la ligne de cessez-le-feu au moment où l'opposition armée faisait assez mal à l'armée gouvernementale mal équipée et restée fidèle au président Gbagbo. Ouattara, à l'époque, n'était pas un inconnu. Il était le candidat du président sud-africain qui avait succédé au président Mandela. La ligne dite de cessez-le-feu, sur laquelle campaient les troupes françaises, divisait le pays pratiquement en deux parties, le sud animiste et chrétien et le nord musulman. Inutile de rappeler que Gbagbo, maltraité par l'ancien président français qui avait réuni les diverses parties à Marcoussis, en territoire français, ne nourrissait pas de sentiment «amical» à l'égard de la France. Il n'a toujours pas changé d'opinion à l'égard de la France. La Côte d'Ivoire a été gérée avec cette réalité que le sud et le nord sont de confessions différentes. Différentes c'est-à-dire antagonistes. Si on retient que la France s'engage militairement aussi bien en Côte d'Ivoire qu'en Libye, en réclamant le départ des deux chefs d'Etat, sans nul doute qu'il n'en manquera pas ceux qui diront que la France entend ainsi marquer une position dominante en Afrique et dans l'espace méditerranéen, comblant ainsi le vide laissé par la fin de la guerre froide.