La quantité de kif, plus de 80 quintaux, saisie le 27 février 2010, peut paraître impressionnante, toutefois la guerre sans merci que mènent les GGF contre les narcotrafiquants, surtout dans le Sud du pays, a permis à ces éléments de saisir des quantités bien plus importantes. Les mis en cause dans cette affaire, au nombre de sept, ont comparu hier devant le tribunal criminel de la cour d'Oran et après le réquisitoire, ayant requis, la perpétuité, ces derniers écoperont alors de la peine, ainsi que trois autres mis en cause qui sont toujours en fuite. Avec le mandat d'arrêt international, lancé contre les trois fugitifs, l'affaire éclate, suite à des informations parvenues aux éléments de la sécurité et portant sur une importante quantité de kif qui allait transiter, via la frontière sud de l'Algérie et se diriger vers la Libye. Un plan est alors mis au point, et ce, dans le but d'intercepter les narcotrafiquants, au niveau de la localité de ZEGHDOU, sur la route reliant Tindouf à Béchar. C'est à environ 32 km de la route nationale 52, que les quatre Toyota station sont aperçues, alors qu'elles venaient des frontières marocaines, tous feux éteints. Des tirs de sommation sont alors tirés par les éléments de sécurité, afin de pousser le convoi à s'arrêter. Mais au lieu d'obtempérer, les trafiquants opposent une résistance farouche aux GGF, utilisant des armes à feu automatiques pour se défendre. C'est au milieu de cet échange de tirs que les deux voitures seront touchées et donc empêchées d'avancer. Deux narcotrafiquants seront blessés, il s'agit de Kounta Yahia et Salsali Ali, respectivement originaire de Tamanrasset et d'Adrar. Saisis, la fouille des deux premiers véhicules permet aux GGF de se rendre compte que les voitures ont été maquillées, puis transformées, dans le but de contenir une quantité supérieure, à celle prévue. Il sera aussi saisi deux kalachnikovs, un fusil mitrailleur et 1187 balles, de différents calibres ainsi que des téléphones cellulaires. La course dans le désert portera ses fruits et les deux autres véhicules seront alors interceptés et c'est ainsi que 8124 kg de kif sont saisis. L'enquête, toujours en cours, a permis d'intercepter Mohamed Ould Ali, originaire du Mali. Deux jours plus tard, Badou Kali Mohamed et Lansari Zine sont arrêtés. Un second Malien, mis en cause dans cette affaire, tombe, cinq jours plus tard à Tamanrasset, il s'agit du dénommé Lahcen Ould Oummou. Un septième prévenu, Kerzaz Badi, sera identifié quelques jours plus tard. L'enquête, toujours en cours, conclut que les prévenus travaillaient tous pour le compte de Lahbouce Chérif Ould Tahar, ainsi que Lahbouce Sid Ali. Plusieurs noms sont alors cités dont celui de Lahbouce Ahmed, impliqués dans les plus grandes affaires de narcotrafiquants et les quantités de kif saisies, dépassent parfois l'imaginable. Dans cette affaire, c'est Kounta qui est chargé de mener ce convoi, après avoir octroyé, à tous ses complices, des armes et des tenues militaires, émanant de l'armée malienne. Lors d'un rendez-vous, fixé dans la localité d'El Hank, près de la frontière algéro-malienne, le convoi prend alors le départ vers le Maroc, via la Mauritanie, pour arriver au lieu dit Kemkam au Maroc. Là, le kif est livré par des Marocains qui se déplacent en motos. Signalons que chaque Toyota avait, à son bord, un chauffeur ainsi qu'un tireur, pouvant parer à toute éventualité. Interrogées, les sept personnes interpellées feront des aveux fracassants, expliquant comment ils agissaient à la vue des éléments sécuritaires et affirmant qu'ils devaient essayer de résister face à tout danger. D'un autre côté, certains affirment que cette opération n'était pas la première et qu'ils avaient déjà réussi plus d'une dizaine d'autres opérations. Quant au prix du transport, ils diront qu'il était fixé à 2,5 millions de CFA, l'équivalent de 50 millions de centimes, de quoi faire tourner la tête. Appelé ce jeudi à la barre, les mis en cause essaient de se charger mutuellement. Mais acculés par les questions de la présidente de l'audience, ils frisent le ridicule en disant ignorer qu'ils transportaient des stupéfiants. Lors de son réquisitoire le représentant du ministère public, dira ne pas trouver de qualificatifs pour ces gens et requiert donc la perpétuité. La défense entre en scène et plaide la non-culpabilité pour certains et les circonstances atténuantes, pour d'autres. Aux termes des délibérations, la perpétuité est retenue contre tous les mis en cause.