Dans un entretien accordé à Echourouk, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a mis les points sur les i quant aux différents dossiers importants dont la situation en Libye et les accusations du «Conseil transitoire libyen» portées contre l'Algérie à propos des mercenaires. Le ministre des Affaires étrangères estime que c'est le Conseil transitoire qui a travesti la réalité en Libye. Selon Medelci, l'Algérie a, dès le début, condamné la violence en Libye et a même affiché sa position allant contre l'intervention étrangère, et ce, quelle qu'en soit la raison. Pour lui, l'Algérie ne peut pas choisir entre les Libyens de Benghazi et ceux de Tripoli. «Je dis cela parce que le groupe de Benghazi et ceux qui sont derrière veulent qu'on soit de leur côté contre les Libyens de Tripoli» a-t-il précisé. A la question de savoir pourquoi l'Algérie n'a pas soutenu un groupe bien précis en Egypte ou en Tunisie, sa réponse a été :«Parce que nous avons soutenu la volonté des peuples en partant du principe que nous sommes contre toute intervention étrangère dans les affaires internes d'un pays. Nous maintenons ce principe, surtout lorsqu'il s'agit d'un pays frère». Le premier responsable du département des AE estime que l'Algérie a exprimé ses positions lors de la réunion de la Ligue arabe, le 12 mars dernier. Avant d'ajouter :«Nous avions fait des propositions et si ces dernières avaient été prises en considération, on aurait évité le scenario que vit la Libye aujourd'hui». Questionné sur la raison du non envoi par l'Algérie de délégués à Benghazi pour avoir plus de clarifications, Medelci explique que l'Algérie n'a pas de relations officielles avec Benghazi et Tripoli quant à la question de la Libye. Il estime que c'est l'Union Africaine qui parle au nom de l'Algérie et au nom de tous les pays africains. «Lorsque nous avons des messages bien précis, on les fait passer aux concernés à travers l'UA» a-t-il tenu à souligner. A la question de savoir pourquoi le CNT libyen revendique officiellement ces accusations, le ministre des AE a déclaré que persister sur de telles rumeurs sans preuves affaiblit la position de ceux qui sont derrière et renforce la position de l'Algérie. A propos de la plainte déposée par ce conseil auprès de la Ligue arabe contre l'Algérie, Mourad Medelci ne la considère pas comme une plainte mais une feuille qui n'a aucun sens. «Nous n'avons reçu aucune information la concernant à part par la presse. Et ces informations confirment que les frères à Benghazi ne disposent d'aucune preuve parce que les informations indiquées dans leur papier parlent d'un mouvement aérien ordinaire, civil et militaire, qui existait déjà avant la promulgation de la résolution du Conseil de sécurité dont le but est d'évacuer seulement les ressortissants algériens et étrangers» a-t-il précisé. Au sujet de certaines parties de l'opposition à l'étranger, notamment des parties française et marocaine qui poussent le CNT à accuser l'Algérie, Mourad Medelci rassure : «Toute tentative de faire du bruit dans ce pays est vaine. Et, donc, à partir des opérations de perturbations visant à alimenter la situation en Libye, il faudrait confirmer que le but de ces perturbateurs est de refroidir les positions algériennes au niveau international, et c'est cela leur objectif». L'Algérie, selon lui, «restera fidele à ses principes, et peut-être parmi les principes qu'il faudrait qu'elle renforce est le principe du bon voisinage pour parvenir à une fraternité et entretenir des relations étroites avec tous les pays voisins». Medelci tient à saluer la position de l'Algérie quant à l'unité de la Libye. «Cela revient aux Libyens, et uniquement aux Libyens, et ce, quelle que soit la partie qui arrivera au pouvoir» a-t-il ajouté.