Le long week-end qui s'annonce aura incontestablement pesé sur l'affluence nombreuse et coutumière du public, lors de la cérémonie de vernissage de la remarquable exposition «Empreintes» de l'artiste-peintre Saïd Chender, jeudi après-midi à la galerie d'art Espace Lotus –installée dans l'enceinte de l'Ecole Pigier. Elle n'a été, finalement, foulée que par un groupe d'artistes et d'inconditionnels férus d'art. Pourtant, l'artiste et enseignant à l'Ecole des Beaux Arts de Mostaganem proposait à l'occasion de cette exposition une riche collection de 48 toiles et de sous-verre, réalisés entre 2003 et 2011, dans différentes techniques: mixte sur papier, acrylique sur toile ou sur papier, huile sur toile, en grande partie dédiées à la femme où deux styles s'entremêlent: l'abstrait et le figuratif. Toutes les toiles portent en elles le cachet personnel qui fait la singularité du travail artistique de Chender Saïd, le recours aux symboles et une composition en triptyque avec une palette de couleurs riche où le bleu, l'ocre, le rouge et le vert dominent. Des silhouettes de femmes à peine esquissées, parfois des formes évanescentes, des formes diaphanes, sont saisies dans leur quotidien et dans leur stricte intimité au «Hammam», à la «Khetba», à la «Zyaret el ouali», au «Souk». Des compositions qui captivent le regard par ce triple agencement qui donne du mouvement où l'on se laisse facilement aller à la contemplation et la délectation de ces scènes éclaboussée par la beauté irradiante des femmes. Parfois Chender cède au style figuratif en accentuant le détail dans des portraits plus élaborés ayant trait à la cérémonie nuptiale «La mariée», «Le voile», «Mariage», des toiles qui respirent une douceur paisible et une sensualité à peine suggérée. Les toiles de Chender sont gorgées de couleurs sereines, lumineuses. Il est vrai, le peintre possède une excellente maîtrise de la couleur et de la composition qui fascinent. L'élément masculin est présent dans seulement trois toiles «El-Goum» avec une description vivante d'une cavalcade où le mouvement est étonnamment perceptible, «Hout ou doud» où le bleu est intense, marin qui nous relate la tragédie des candidats à l'expédition suicidaire des harragas, ou encore dans «Oisiveté» où la palette sensible du peintre a le pouvoir de créer une présence et suggérer l'émotion. Il y a lieu de saluer cette fois-ci la publication d'un beau petit catalogue dédié à l'événement avec un beau texte signé de l'universitaire Banamar Mediene. Cela a été rendu possible grâce à l'apport d'une entreprise privée, West Freigt Logistics installée à Oran, qui a joué le rôle de mécène, un pas que même les représentants de la culture à Oran n'ont pu franchir…