S'exprimant lors des travaux de la première conférence ministérielle mondiale sur les modes de vies sains et la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT) (Moscou les 28 et 29 avril 2011), le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a mis en exergue les efforts consentis par l'Etat pour prendre en charge les effets induits par la transition épidémiologique en Algérie laquelle s'est, a-t-il affirmé, caractérisée par un recul «franc» et «constant» des maladies transmissibles et une augmentation des maladies non transmissibles (MNT). S'agissant de ce dernier point, M. Ould Abbès a fait savoir que parmi les causes de mortalité, les maladies cardio-vasculaires arrivent au 1er rang avec 44%, suivies des cancers (16%), des affections des voies respiratoires et, enfin, du diabète avec 7,4% de cas. Face à cette progression constante des MNT, le gouvernement algérien a dès l'année 2003, ajoute M. Ould Abbès, mis en place un programme de lutte intégrée contre ce type de maladies. Le ministre de la santé a rappelé aussi que l'Algérie qui a ratifié la convention cadre de l'organisation mondiale de la santé (OMS) en 2007 avec promulgation et mise en œuvre effective du décret fixant les lieux publics où l'usage du tabac est interdit a, durant la même année, procédé à la mise en place d'un comité national de lutte intégrée contre les MNT. Dans son allocution, le ministre a développé largement le «fort engagement politique de l'Algérie» pour la prise en charge des nouveaux besoins de santé, indique le communiqué du ministère. L'engagement en question s'est notamment traduit par davantage de ressources financières consacrées aux dépenses du secteur en multipliant par quatre le budget alloué à la santé. M. Ould Abbès citera la récente mise en place d'un mécanisme de financement novateur et pérenne à travers l'inscription dans la loi de finances 2011 d'un fonds spécial pour la lutte contre le cancer. Il relèvera également le développement d'un vaste plan d'investissement visant, d'une part, à renforcer les capacités du système de santé en termes d'infrastructures hospitalières (notamment spécialisées) et d'équipements et, d'autre part, à développer la santé de proximité. L'initiation et la mise en œuvre de plans nationaux similaires à celui du cancer relatifs au diabète, à l'insuffisance rénale chronique ainsi qu'à d'autres maladies ont, par ailleurs, été évoquées par le ministre. Dans la foulée, le premier responsable du secteur de la santé. Concernant le continent africain, le ministre a mis l'accent sur la nécessité d'identifier des mécanismes novateurs à l'effet d'assurer l'accès à ces médicaments d'autant, a-t-il souligné, que la majorité des cas et 80% des décès liés aux MNT se situent dans les pays en développement, c'est à dire à faible revenu ou à revenu intermédiaire. S'agissant du cancer, M. Ould Abbès a appelé à la mise en place d'un programme mondial de lutte contre cette maladie en faveur des pays démunis en relevant qu'il s'agit là d'”un problème de justice sociale et un droit humain”, mettant l'accent sur le fait que la communauté des nations doit garantir l'accès aux soins et à toutes les thérapies.