La mise en place d'une industrie pharmaceutique compétitive et capable de répondre aux besoins des Algériens en médicaments, constitue désormais le socle de la politique de santé publique. En effet, le président de la République, qui a présidé hier une réunion d'évaluation consacrée au secteur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, a insisté sur cette question. Ainsi, et au regard des premiers résultats enregistrés dans le domaine de l'industrie pharmaceutique, le président Abdelaziz Bouteflika a donné aux secteurs concernés des directives claires pour promouvoir l'industrie nationale et rationaliser la consommation des médicaments. "La liste des médicaments essentiels produits localement doit être élargie et prendre en charge progressivement les molécules nécessaires au traitement des pathologies émergentes", a souligné le chef de l'Etat, ajoutant qu'"un effort particulier doit être accordé au développement d'un partenariat effectif pour la production de médicaments essentiels et de produits innovants". Aussi, et en réitérant l'obligation de mettre en œuvre toutes les mesures à même d'assurer un accès aux soins équitables, justes et de qualité, le président de la République a invité le gouvernement à "entamer la révision de la loi sanitaire sur la base d'une large concertation avec tous les partenaires concernés". Il faut dire qu'au cours de cette réunion, le président de la République a relevé "les progrès réalisés par notre pays, notamment l'augmentation de l'espérance de vie à la naissance, le recul constant de la mortalité dans toutes les catégories, la couverture vaccinale qui dépasse le seuil fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et une diminution importante des principales maladies transmissibles". Cependant, "l'amélioration de ces indicateurs et les engagements sans précédent consentis par l'Etat dans le domaine de la santé, s'ils constituent des motifs de satisfaction et de fierté, ne peuvent trouver leur juste traduction que s'ils génèrent une plus grande satisfaction du citoyen", a indiqué le chef de l'Etat. A ce titre, le président Bouteflika a instruit le gouvernement à l'effet "de mettre en œuvre un véritable programme de qualité des soins pour mieux protéger, mieux prévenir, et évaluer la prise en charge globale de la santé des citoyens". Par ailleurs, le président Bouteflika a instruit le ministre en charge du secteur d'élaborer et de mettre en œuvre dans les meilleurs délais "une politique de formation adaptée aux besoins induits par le développement exceptionnel du réseau infrastructurel, les disparités entre les wilayas et les défis de prise en charge de la double transition démographique et épidémiologique". S'agissant des soins primaires et secondaires, le chef de l'Etat a demandé au ministre de veiller "à mettre en place des mécanismes adéquats de coordination entre les structures médicales de proximité aussi bien publiques que privées, et les établissements hospitaliers". Intervenant à propos du rapport relatif au début de mise en œuvre en janvier 2010 de la contractualisation des établissements publics de santé avec les organismes de sécurité sociale, le président de la République a insisté sur le fait que "cette contractualisation externe doit être impérativement accompagnée d'une contractualisation interne par la mise en œuvre dans les établissements de santé de cahiers de charges élaborés autour de priorités nationales et locales de santé, avec une mise à niveau des services hospitaliers et la normalisation de leurs moyens humains et matériels". Poursuivant son analyse de l'évaluation du secteur, le chef de l'Etat a indiqué que "l'équipement des futurs projets ou le renouvellement des équipements des établissements de santé fonctionnels est sous-tendu par la mise en œuvre d'une stratégie normative selon le type d'établissement, les activités projetées et les besoins prioritaires". Le chef de l'Etat a ajouté que le choix des spécificités techniques doit tenir compte du service médical rendu et attendu, soulignant que "seule une telle démarche rationaliserait les dépenses et réduirait les coûts de santé". Par ailleurs, le chef de l'Etat a insisté sur la nécessité "d'intensifier la prévention contre les maladies non transmissibles et de poursuivre le programme de densification des structures spécialisées dans la lutte contre le cancer à travers un véritable plan cancer adossé à une approche rénovée et structurante prenant en compte les projections épidémiologiques par bassins régionaux de population". I. Belhadj