Le nombre de diabétiques est passé de 1 million, en 1993, à 2,5 millions en 2007. Actuellement, 3 millions d'Algériens sont touchés par cette maladie, ce qui représente 10% de la population. «Ce sont des chiffres effrayants !», s'est alarmé le président de la commission Santé, Affaires sociales, Travail et Formation professionnelle, à l'APN. Abdelkader Belkacem Kouadri qui intervenait lors de la journée parlementaire sur le diabète, organisée à l'Assemblée populaire nationale, dira que, selon les prévisions, le nombre de diabétiques devrait atteindre les 4,2 millions en 2025. Il a signalé qu'entre 30 et 40% d'entre eux souffrent d'une insuffisance rénale, 70% d'hypertension artérielle (HTA) et 75% de maladies cardiovasculaires. Il ajoutera que 30% ont le pied diabétique dont la moitié a subi une amputation durant les cinq dernières années. Une grande partie a été amputée même des deux membres inférieurs. M. Kouadri note, également, que, selon les statistiques, le nombre d'amputés en Algérie se situe entre 7.800 et 13.000 par an. Le coût du traitement antidiabétique par patient est de 350.000 à 900.000 DA. Le représentant du ministère de la Santé, Mohamed Belhadj, a, de son côté, fait un état des lieux sur le diabète en Algérie. C'est une véritable maladie de santé publique qui touche la population âgée entre 25 et 45 ans, a-t-il indiqué. Elle progresse rapidement, surtout dans les pays en voie de développement. Cela nécessite des moyens de prévention primaire. En gros, il estime que la prise en charge du diabète en Algérie pose plus un problème d'organisation que de moyens matériels. Il existe un déficit en personnel de santé spécialisé dans la prise en charge de cette maladie (diététiciens, podologues …), a-t-il relevé. Evoquant la stratégie nationale de lutte contre le diabète, le Dr Djamila Nadir a indiqué que la progression de cette maladie est inquiétante dans le monde et en Algérie. Les recommandations ont porté sur la généralisation du dépistage au niveau des établissements publics de proximité, et ce, pour retarder le poids des complications, garantir à tous les diabétiques les soins de qualité, agir sur les causes (obésité, tabac, alcool...). D'autres mesures s'imposent également telles que la sensibilisation des citoyens contre les facteurs de risque, la sensibilisation sanitaire et alimentaire, la disponibilité du médicament pour les malades assurés et non assurés et le suivi périodique du malade afin d'éviter toute complication possible. Pour le Pr Slimane Khlafa, qui a abordé ‘le diabète sucré, ses causes et ses complications', le taux de sucre dans le sang à jeun et entre les repas varie entre 0,80 et 1,10 g, pendant les repas, il augmente sans dépasser 1,40 g pour revenir à la normale au bout de 2 heures. Le diabète de type 1, le moins fréquent (10% des diabétiques) touche l'enfant, l'adolescent et l'adulte de moins de 30 ans, tandis que le diabète de type 2, le plus fréquent, touche l'adulte à partir de 35-40 ans.