Vol avec agression, vol à la sauvette, vol avec violence ou encore violence sur la voix publique, tels sont les griefs retenus contre de jeunes gens dans des affaires de violences, jugées en première instance par le tribunal puis devant la cour d'appel. Ce sont quelque vingt personnes qui sont quotidiennement appelées à la barre, pour répondre de tels griefs. Si pour certains, reconnaître est une forme de plaider les circonstances atténuantes, leur majorité nie les faits et rejette les accusations portées à leur encontre et ce, même si la confrontation avec leurs victimes les accule. «M. le juge, disent ces mis en cause, ce n'est pas moi. Je vous jure que ce jour là, je ne me trouvais pas à cet endroit.» Ils citent encore la légitime défense, en disant: «Je ne voulais pas l'agresser, mais comme il m'a provoqué, je lui ai donné un coup de couteau, pour me protéger.» Des scènes qui se répètent au fil des audiences. Les victimes appartiennent aux deux sexes, jeunes et moins jeunes. Les femmes se font surtout voler leurs sacs, bijoux ou portables, sous la menace d'armes blanches. Craignant pour leur vie, elles s'exécutent à la vue du couteau. Pour les hommes, l'agression est plus violente et ces derniers font souvent les frais d'un coup de couteau qui parfois leur vaut des séjours en milieu hospitalier. Plus grave parfois, l'agression à l'arme blanche peut leur coûter la perte d'un organe, un handicap à vie. De quoi avoir des frissons dans le dos. Voir un jeune entrer dans une audience en fauteuil roulant, suite à une agression, il devient plus qu'impératif, non pas de dénoncer la violence, mais de prendre des décisions afin d'asseoir des objectifs pour luter contre cette situation. Selon des chiffres avancés par les éléments de la gendarmerie, lors d'un point de presse, 1.472 personnes ont été interpellées pour le délit de violences à l'encontre de personnes, au courant de l'année passée. Selon les avocats de la défense, les agressions sont de plus en plus violentes. Le vol de portable, à lui tout seul, peut coûter cinq ans de prison ferme, mais les jeunes délinquants dont la plupart sont sous l'effet de psychotropes ou de kif usent ainsi de violence pour arriver à leur fin. Et cette fin, c'est le vol qui leur permet de se procurer de l'argent, nécessaire à l'achat de leur dose quotidienne en stupéfiants. Toutefois et selon des citoyens présents aux niveaux des tribunaux et qui sont, soit des victimes ou alors des parents de victimes, ils déclarent que cette violence qui prévaut est plus qu'inquiétante et chaque année, surtout à l'approche de la saison estivale et du mois de ramadhan, cette situation revient au devant de la scène.