Les réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat continuent de susciter débat au sein de la classe politique nationale. Les deux derniers partis à s'exprimer sur ce sujet ne sont autres que le MSP et le FNA. Si le FNA opte déjà pour un régime parlementaire, ce n'est pas le cas du MSP qui affiche toujours des doutes à ce sujet. Bouguerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix, doute des garanties de concrétiser la plate-forme des réformes décidées à l'issue du conseil des ministres du 2 mai dernier. «Quelles garanties avance-t-on pour la concrétisation de ces réformes? Qui pourra nous garantir que les prochaines élections législatives et municipales seront libres et transparentes?», s'est interrogé Soltani, avant-hier à Zéralda, lors du discours prononcé à l'occasion de l'ouverture des travaux de la 8e rencontre des cadres de l'information et de l'organisation de son parti. Le leader du MSP n'a pas caché les doutes de son parti quant à la réelle volonté de l'administration d'aller au bout de ces réformes. Et de rétorquer : «Personnellement, j'en doute !» L'attitude du chef de file du MSP trouve sa justification dans les différentes expériences qu'a vécues sa formation. «Les précédentes expériences électorales ne sont guère rassurantes. Le ministère de l'Intérieur annonce le taux de participation très faible le matin, encore plus faible l'après-midi avant de nous surprendre par des taux de participation très élevés au dépouillage», a-t-il dénoncé. Et d'enchaîner en citant l'exemple de l'adoption du dernier code communal. «Comment peut-on faire confiance à ceux qui ont violé la loi dans l'adoption du dernier code communal, en nous assurant une transparence des élections?», s'est-il interrogé. Tout en appelant à mettre fin à la fraude qui constitue une violation de la volonté du peuple, il soulignera que de telles expériences ne portent aucune garantie sur la transparence des échéances électorales qui se profilent à l'horizon. Dans un autre registre, Soltani se dit ne pas être «gêné» par la nomination, par le président de la République, de Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, pour mener les discussions avec la classe politique nationale. De son côté, le FNA s'est fait plus précis en optant pour le système parlementaire. Moussa Touati a estimé, jeudi dernier, lors d'une rencontre avec les militants de son parti à Tizi-Ouzou qu'«il appartient au peuple seul de choisir le système politique parlementaire ou présidentiel qu'il juge convenir le plus à ses aspirations». Si cette formation fait sienne la revendication de l'amendement de la Constitution, cependant «la situation actuelle commande, aujourd'hui et plus que jamais, de permettre au peuple de se donner une Constitution qui consacrera, dans les faits, sa souveraineté», a souligné Moussa Touati. En indiquant également que «la révision de la Constitution annoncée doit être porteuse de changement et permettre au peuple algérien de choisir et de révoquer librement ses représentants». Et d'ajouter que son parti «respectera toujours le choix et la volonté populaires». «La force et l'application d'une Constitution dépendent de l'implication du peuple dans son élaboration et, surtout, de sa protection contre toutes les tentatives de violation». Dans ce contexte, il a rappelé que l'Algérie s'est donné, depuis son indépendance, six Constitutions, et a émis le souhait que «la septième, programmée, ait une plus longue vie que les précédentes».