L'anarchie qui règne dans le secteur du transport, à travers la majorité des lignes urbaines de la wilaya d'Oran, prend de graves tournures face au diktat imposé par les transporteurs. Un diktat qui vire parfois au drame avec, déjà, plusieurs accidents routiers enregistrés dans ce secteur, et ce, suite à l'excès de vitesse et aux dépassements dangereux commis par les conducteurs de bus dont le seul souci est de ramasser le plus d'usagers donc plus d'argent. Cet état de fait désastreux est rendu possible grâce à l'impunité des services concernés à l'encontre des transporteurs fautifs. La responsabilité de la direction du Transport, en l'occurrence, est évidente puisque le contrôle du secteur lui échappe totalement, et sur le plan technique, par l'absence d'un plan de circulation, et sur l'inexplicable non application des cahiers de charges auxquels sont soumis les transporteurs. Ainsi, le secteur du Transport au niveau de la wilaya d'Oran connaît une grande anarchie. Une réalité qui a encouragé les transporteurs activant sur les lignes urbaines et semi urbaines de la wilaya d'Oran. Le diktat imposé s'illustre par des comportements inciviques, pour ne pas dire indécents, émanant des conducteurs et receveurs de bus. Même les chefs de quai improvisés se joignent à la partie. Ainsi, les transporteurs desservant les lignes 4G, 18, B, et 51 ne se gênent pas pour mettre la vie de leurs passagers en danger en s'adonnant à de folles courses-poursuites, et ce, en plein centre-ville. Cette situation fait sortir les usagers de leurs gonds, mais quand ils se plaignent auprès des transporteurs la réponse de ceux-ci est très violente et cela conduit souvent à des altercations qui finissent parfois très mal. Pour revenir à la conduite dangereuse des conducteurs de bus, il faut savoir à cet effet que plusieurs accidents ont été enregistrés dont le dernier en date concerne un bus de la ligne 31 lequel, en voulant dépasser des véhicules, a heurté le mur d'enceinte du consulat du Maroc faisant 6 blessés parmi les passagers. Un autre accident a été recensé, dans le même registre, lorsqu'un bus de la ligne 14 a démarré au moment où une passagère s'apprêtait à y monter, ce qui a conduit à sa chute heurtant le rebord du trottoir. Emmenée au CHUO, elle décédera des suites d'une hémorragie interne quelques instants plus tard. Un citoyen, croisé à l'un des arrêts de la ligne 4G, indiquera :«Cette anarchie est frustrante pour nous, surtout qu'on n'est même pas capables de réagir sans se faire traiter de tous les noms d'oiseaux par les receveurs et les conducteurs qui, face à l'absence totale de contrôle, s'en donnent à cœur joie en imposant leur diktat sur le secteur du transport. On s'étonne aussi de la manière avec laquelle les usagers sont entassés dans les bus, comme des sardines en boites». Un autre phénomène touche aussi les lignes semi urbaines qui se retrouvent désertées de leurs transporteurs. Une désertion qui s'explique par le choix de certains transporteurs qui préfèrent contracter des conventions avec des entreprises privées pour le transport des travailleurs plutôt que d'assurer la desserte sur leurs lignes. D'autres transporteurs s'orientent, eux, vers les lignes balnéaires, avec l'arrivée de l'été. Ainsi, les citoyens de la région Est d'Oran se retrouvent souvent à attendre des heures l'arrivée d'un bus éventuel ou se résignent à prendre un clandestin, à des tarifs triplés, pour se rendre à Oran ville, en espérant une réaction des responsables de la direction du Transport.