«Il est devenu impératif d'ouvrir les frontières avec les pays du Maghreb!», a estimé Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS dans une conférence débat, animée avant-hier après-midi à Tizi Ouzou. S'attardant sur les revendications des jeunes et des peuples de cette partie Nord de l'Afrique, il ajoutera qu'en «fermant les frontières, en acculant les populations, il y a risque de voir ce qui s'est passé, hier au Soudan et demain en Libye, se produire ailleurs». aisant allusion à la partition de ces deux pays. Karim Tabbou a aussi fait un très large tour d'horizon sur la politique du pays. L'assemblée constituante, l'une des premières revendications du FFS en 1963, est, note-t-il, 48 ans après, revendiquée par une certaine classe politique. Les événements qui se déroulent dans les pays arabes ont été largement développés par le conférencier qui rappelle également “les cartons rouges tirés en direction du pouvoir et qu'aujourd'hui, l'opposition de ces mêmes pays fait de même”. Au sujet de la levée de l'état d'urgence, Karim Tabbou relève d'énormes contradictions du pouvoir: “On lève l'état d'urgence d'un côté et on interdit les marches dans la capitale de tous les Algériens tout en les autorisant dans d'autres wilayas, comme si le côté sécuritaire n'intéresse que la capitale qu'il faut protéger. Tant pis pour les autres régions !”. Le conférencier relate «le semblant des consultations pour les réformes politiques». “Le pouvoir est en train de ruser avec les citoyens. On crée des commissions pour noyer le problème essentiel car il n'a plus les capacités de trouver des solutions à ce que le peuple revendique comme changement”. Et de citer toutes les commissions créées sans qu'elles n'aboutissent à un résultat: commission sur la fraude électorale, sur l'assassinat de Boudiaf ...Il rappelle que “chaque Président qui est passé à la tête de ce pays a sa constitution. Et en quittant le koursi, il emporte avec lui sa constitution! “ Et de marteler : “Les Algériens ont vécu toutes ces supercheries, tous ces mensonges à tel point qu'ils ne font plus confiance aux partis politiques. La loi sur l'information est aussi citée. “Des chaînes privées seront autorisées” et de s'interroger : Qui les ouvrirait ? Nous avions une idée avec la banque privée : la défunte banque de Khalifa. Si le pouvoir est en train de préparer des réformes, ce n'est pas pour rien. C'est que des pressions externes ont été faites !” explique-t-il. Citant les propos du ministre de l'Intérieur au sujet des commerces informels sur les trottoirs : “Personne n'a envisagé de les supprimer. Aujourd'hui que c'est fait, sous d'autres cieux, le ministre démissionnerait et répondrait devant la justice”. En faisant allusion au RCD, sans le nommer, Karim Tabbou dira :”Il n'a pas pu rassembler plus de 300 personnes dans une salle et il appelle à une marche et au changement!” En direction du PT: “Il demande une assemblée constituante tout en gardant ses députés à l'APN!”