Voir l'Algérie figurer sur une «liste noire» de pays qui ne font rien pour lutter contre le trafic d'êtres humains a été vivement critiqué par le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini. Me Ksentini qui s'exprimait à propos de ce rapport a estimé qu'«il est extrêmement injurieux et méprisable envers l'Etat algérien». «Je suis particulièrement consterné qu'on puisse s'avancer d'une manière aussi officielle sur un sujet totalement infondé», a-t-il dit. Concernant la déclaration selon laquelle «le gouvernement algérien ne respecte pas les normes minimales requises pour éliminer le trafic d'humains et aucun effort significatif n'a été fait dans ce domaine», le militant des droits de l'homme s'est insurgé : «C'est faux. La loi algérienne condamne toutes les pratiques qui portent atteinte à la dignité humaine. Le code pénal condamne sévèrement le trafic d'organes par exemple» a-t-il affirmé, avant de s'interroger : «Je me demande où ils ont trouvé ça. C'est une idée totalement farfelue que je repousse avec indignation.» Par ailleurs, l'avocat n'a pas manqué de se poser aussi des questions sur les motivations réelles du contenu de ce rapport, ceci d'autant plus que le nom de l'Algérie figure pour la première fois sur cette «liste noire». Ce document «vise tout simplement à dénigrer l'Algérie». «Je ne sais pas d'où ils ont sorti ces informations. Même s'ils (les Américains) se basent sur les déclarations des ONG». Il y a lieu de rappeler que ce document intitulé «Rapport mondial sur le trafic des personnes» est établi annuellement par le département d'Etat américain et classe les pays «à surveiller» en matière de trafic d'êtres humains, ouvrant la voie à de possibles suppressions d'aides. En tout, 184 pays sont passés en revue dans le rapport américain, et notamment, pour la première fois, les Etats-Unis eux-mêmes. L'Algérie a été classée parmi les 23 Etats qui sont considérés comme «n'atteignant pas le niveau minimum» de protection contre la traite des blanches et «ne faisant pas d'efforts importants» pour y remédier, constituant la liste noire du rapport. Et à Farouk Ksentini de conclure :«L'Algérie a déjà assez de problèmes et de défis à surmonter, qu'ils n'aillent pas en rajouter, avec en plus des choses qui n'existent pas» !