Un rapport interne de la Banque d'Algérie accuse les opérateurs privés activant dans le marché noir d'être à l'origine du manque de liquidités que connaissent les bureaux de poste depuis plusieurs mois. Le rapport interne de la Banque d'Algérie qualifie la multiplication des opérations de retrait de fonds des bureaux de poste d'«illogiques» et d'«incompréhensibles». Ce document, preuves à l'appui, accuse les opérateurs privés activant dans le marché noir, ou ce qu'on appelle les barons de l'informel, d'être à l'origine du manque de liquidités que connaissent les bureaux de poste depuis plusieurs mois. Ces opérateurs privés sont accusés d'alimenter leurs plus grandes opérations financières à partir de leurs comptes CCP, et ce, dans le but évident d'échapper aux contrôles et aux impôts. Le rapport a été élaboré par la Banque d'Algérie à la demande du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. La Banque d'Algérie a fait une analyse et une lecture sur le manque de liquidités. A ce propos, elle souligne que la valeur des fonds retirés «cash» en 2010 s'est multipliée au niveau de pas moins de 17 wilayas du pays. La wilaya d'Oum El-Bouaghi vient en tête avec une augmentation de 522%, vient ensuite la wilaya de Bordj Bou-Arréridj avec une augmentation de 270% et Laghouat avec 220%. Cette augmentation des retraits et de leurs valeurs a été et sera cette année l'origine d'un flagrant manque de liquidités lors des occasions religieuses à l'instar du mois de ramadhan, de l'Aïd et la rentrée scolaire. Selon le rapport de la Banque d'Algérie, la moyenne de retrait d'argent des clients d'Algérie Poste a triplé en l'espace de deux ans. Le rapport a mis en garde contre les retraits de plus en plus importants au niveau d'Algérie Poste et contre le changement de comportement des clients. La banque explique que d'ordinaire la multiplication des opérations de retraits d'argent au niveau d'Algérie Poste est enregistrée durant les mois de juillet et d'août qui coïncident avec les vacances estivales et au mois de septembre qui coïncide avec la rentrée scolaire. Cependant, ces deux dernières années la multiplication des retraits d'argent est enregistrée 12 mois/an, ce qui est une chose anormale. Selon le même rapport de la Banque d'Algérie, ce phénomène reflète le grand changement du comportement des clients d'Algérie Poste, notamment les opérateurs économiques privés qui effectuent des transactions en « cash » sur le marché noir. Ces opérations qui se font sans facture et en dehors du système bancaire national leur permettent d'échapper aux services des impôts et aux contrôles économiques.