Les rebelles libyens ont annoncé avant-hier soir que le général Abdel Fattah Younès, commandant militaire des forces insurgées, a été assassiné par des rebelles l'escortant vers Benghazi, où il devait être interrogé. vingt-quatre heures de confusion sur les circonstances de sa mort, sonnent comme une confirmation des tensions internes au sein de la rébellion en lutte depuis la mi-février contre le régime de Mouammar Kadhafi. Abdel Fattah Younès, ancien compagnon d'armes du dirigeant libyen, avait fait défection et rejoint l'insurrection. Il avait été rappelé de la ligne de front de Brega, à l'ouest de Benghazi, pour comparaître devant une commission judiciaire chargée d'enquêter sur des questions militaires. D'après Ali Tarhouni, membre du Conseil national de transition (CNT) installé par les rebelles, un chef de milice avait reçu l'ordre d'aller le chercher. Ce sont les hommes de l'escorte qui auraient abattu le chef militaire. Ils sont en fuite. L'assassinat d'Abdel Fattah Younès, annoncé jeudi soir par le président du Conseil national de transition, Moustafa Abdeldjeïl, porte un coup sévère à la rébellion au moment où celle-ci lance une nouvelle offensive dans l'Ouest du pays. Sa mort pourrait aussi révéler de profondes divisions au sein de la rébellion alors qu'elle continue d'engranger des soutiens sur le plan diplomatique - la Grande- Bretagne a à son tour reconnu cette semaine le CNT comme le représentant légitime du peuple libyen, s'ajoutant à la trentaine de pays qui avaient déjà franchi le pas. A Washington, le département d'Etat a estimé que son décès portait un coup à la rébellion mais en a appelé à la solidarité parmi les insurgés. “Ce qui importe, c'est qu'ils travaillent avec diligence et transparence pour assurer l'unité de l'opposition libyenne”, a dit le porte-parole du département d'Etat,