Son rideau est baissé ce matin. Il était déjà baissé hier, 9 mars. Mais je ne m'inquiète pas pour lui. Il n'est pas malade. Enfin, je suis presque sûr qu'il n'est pas malade. Je parierais même qu'il se porte comme un charme. Alors, pourquoi il ne lève pas le rideau de son magasin ? Parce qu'il doit être bien en ce moment. Peut être même est-il langoureusement lové dans sa couette à regarder toute cette pluie par sa fenêtre, sans bouger. S'il dort encore, il doit faire de beaux rêves. Des rêves magnifiques. De ces rêves d'opulence. Je l'imagine très bien dans son sommeil comptant les billets. C'est son moment de richesse. De qui je parle ? Mais du fleuriste de mon quartier qui n'a pas rouvert son échoppe depuis le 8 mars. Le 8 mars, c'est sa fête à lui ! C'est son moment de gloire à mon fleuriste. Chut ! Laissez-le savourer. Allez ! A demain ! S.B [email protected]